PARIS
Avec un nombre accru d’exposants, en particulier de galeries étrangères, le salon d’antiquaires réunissant l’ex-Biennale et Fine Arts Paris monte en puissance.
Paris. Né en 2022 de la fusion du salon Fine Arts Paris et de La Biennale, le salon d’art et d’antiquités FAB (pour Fine Arts et Biennale) se tient pour la première fois au Grand Palais éphémère, du 22 au 26 novembre. Les deux événements s’étaient déjà alliés l’an passé, dans un échange de bons procédés, le premier gagnant le Grand Palais (ce sera pour l’année prochaine à l’issue des travaux), le second réussissant ainsi à redorer son blason. « Se retrouver dans ce lieu, c’est donner la possibilité à Paris d’avoir un salon suffisamment spacieux pour y présenter toutes les formes d’art. Jusqu’ici, nous étions un peu limités. Nous sommes heureux que le partenariat avec le SNA [Syndicat national des antiquaires] replace Paris sur la scène des salons internationaux », souligne Hélène Mouradian, directrice de l’Agence d’événements culturels (AEC), organisatrice du salon.
La surface de 9 000 m2 au total a permis un accroissement du nombre de participants, désormais 110 (contre 86 l’an passé au Carrousel du Louvre), tandis que, en réponse à l’un des objectifs du salon, le nombre de galeries étrangères augmente, passant de 26 à 34. Dans ce tiers d’exposants étrangers, les enseignes européennes dominent : 8 belges, 5 anglaises, 5 suisses ou encore 4 allemandes. Seulement quatre viennent des États-Unis (Art Passages, Demisch Danant, Rosenberg & Co. et Tenzing) et une de Chine. Près d’une vingtaine de marchands présents l’an passé n’ont pas renouvelé l’expérience, engagés sur d’autres projets, à l’instar de Didier Claes, Oscar Graf, Ditesheim & Maffei ou Jill Newhouse ; tandis que 42 nouveaux font leur entrée, dont la moitié sont étrangers. « J’ai voulu participer à l’événement parce que ce n’est plus la Biennale, qui ne cessait de dégringoler et de renaître de ses cendres. Là c’est un peu une opération kamikaze car je trouve que l’événement est encore trop franco-français, mais on va voir l’évolution. Disons que c’est un pari sur l’avenir », confie un galeriste étranger qui a souhaité conserver son anonymat.
Si la foire rassemble vingt spécialités différentes, les arts anciens se taillent la part du lion avec près de 50 marchands pour ce seul secteur. La peinture ancienne figure en bonne place avec pas moins de 20 exposants. Et si Franck Baulme (Paris) ou Charles Beddington (Londres) ne sont pas revenus, Ana Chiclana (Madrid) et Van Der Meij (Amsterdam) rejoignent les galeries De Jonckheere (Genève), Lancz (Bruxelles) et les parisiennes Didier Aaron et G. Sarti. Le secteur comprend également le mobilier et les objets d’art, présents dans une douzaine de galeries à l’instar de pointures parisiennes comme Steinitz, Perrin, Léage ou de l’allemande Neuse, nouvelle recrue. La sculpture européenne, spécialité traditionnelle de la foire, est bien représentée, avec neuf marchands, dont trois nouveaux venus : Benjamin Proust (Londres, Paris) et les belges Dei Bardi et Desmet.
L’autre secteur bien doté, avec plus d’une trentaine de stands recensés, est bien sûr celui de l’art moderne. Il accueille cette année 14 nouveaux exposants. Ainsi, en plus d’Applicat-Prazan, Brame & Lorenceau ou Berès, déjà présents en 2022, Boulakia (Londres), Mayoral (Barcelone, Paris), Ludorff (Düsseldorf, Allemagne) ou encore les parisiennes Taménaga, Dina Vierny et Hélène Bailly rejoignent les rangs. « Nous attendons beaucoup de cette première édition au Grand Palais éphémère, notamment la rencontre de conservateurs et directeurs de musée, ainsi que de nouveaux collectionneurs européens, indique Yves Zlotowski, nouveau venu également. Nous sentons que l’événement est monté en puissance et qu’il va nous offrir une belle visibilité. » En revanche, peu de galeries sont exclusivement spécialisées en art contemporain, telles Christophe Gaillard et RX (Paris).
Plusieurs secteurs sont renforcés. Il en va ainsi de l’archéologie, qui passe d’un exposant (Kevorkian, Paris) à quatre avec l’arrivée de la galerie bâloise Cahn et des françaises Eberwein et Cybèle. Seulement au nombre de trois l’an passé, les galeries de design sont désormais sept avec la venue de Demisch Danant (New York), Anne-Sophie Duval (Paris), Florian Kohlhammer (Vienne, Autriche), Matthieu Richard (Paris) et Alain Marcelpoil (Paris). Les arts extra-européens s’étoffent également : les arts premiers passent de 6 à 9 marchands avec l’intégration de Lucas Ratton (Paris) et Bernard de Grunne (Bruxelles), tandis que les arts orientaux voient arriver, aux côtés de Christophe Hioco (Paris) et Kent Antiques (Londres), le spécialiste en armes et armures japonaises Jean-Christophe Charbonnier (Paris) ou l’américaine Art Passages, basée à San Francisco et spécialisée dans les miniatures indiennes et persanes.
En 2023, FAB Paris met à l’honneur, dans un espace scénographié par le décorateur Victor Cadène, cinq jeunes galeries « prometteuses et encore confidentielles » (les parisiennes Nicolas Fournery, Sabrier & Paunet, Louis Barrand, Rémi Chiappone, et Paul-Antoine Richet-Coulon, sis à Prémont [Aisne]). Tandis que le Mobilier national, l’institution invitée cette année, s’installe dans un espace situé au fond de la nef.
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Le salon d’antiquaires FAB Paris prend ses marques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°621 du 17 novembre 2023, avec le titre suivant : Le salon d’antiquaires FAB Paris prend ses marques