PARIS
L’historique Biennale et le jeune salon Fine Arts Paris ont décidé de s’allier. Une initiative prudemment saluée par le marché.
Paris. Depuis quelques mois déjà, une rumeur courait concernant un éventuel rapprochement des deux salons concurrents. C’est chose faite, sous l’impulsion de la Réunion des musées nationaux (RMN)-Grand Palais, qui a fortement incité à cette association. D’une durée de cinq ans, cette alliance a fait l’objet d’un contrat signé entre le Syndicat national des antiquaires (SNA), organisateur de La Biennale, et l’Agence d’événements culturels (AEC) dont le président est Louis de Bayser, lequel gère déjà le Salon du dessin et Fine Arts Paris (1).
Le nouvel événement, qui prend le nom de « Fine Arts Paris & La Biennale » – pour l’instant – sera un salon généraliste, composé d’une centaine d’exposants. Sa première édition se tiendra au Carrousel du Louvre du 8 au 13 novembre prochain, Fine Arts ayant déjà signé le contrat avec ce lieu et versé des acomptes. La manifestation devrait retrouver le Grand Palais éphémère en 2023 puis le Grand Palais en 2024. « Nous sommes assurés de réintégrer cet espace l’an prochain car le SNA est soutenu par le ministère de la Culture qui estime qu’il y a un contrat moral entre cette entité nationale et la RMN, elle-même sous tutelle de ce ministère », explique un professionnel du secteur.
L’organisation du salon sera assurée par l’AEC, « de manière à ce que la gestion de la foire soit distincte de la structure syndicale car il est difficile d’organiser une manifestation tout en défendant les intérêts de la profession. Cette nouvelle direction entend opérer une sélection stricte des exposants, tout en ne détruisant pas les jeunes pousses », rapporte le marchand Bertrand Gautier, membre fondateur de Fine Arts Paris. De son côté, le SNA aura pour mission d’apporter des spécialités peu représentées à Fine Arts, notamment la joaillerie, le mobilier ancien ou les arts extra-européens. Il organisera également le dîner de gala.
La nouvelle a été accueillie favorablement par les marchands. « C’est une excellente chose pour Paris et le marché. La complémentarité des deux salons est parfaite. Et au lieu de faire les deux, je n’en ferai plus qu’un ! », lance le marchand Alain Richarme. « Cette alliance est la seule solution pour permettre à Paris de retrouver enfin un salon d’envergure internationale. Encore faut-il que les futurs exposants potentiels fassent table rase de toutes les erreurs commises par les précédentes Biennales… », commente à son tour le marchand Xavier Eeckhout.
S’il reste encore beaucoup de travail pour mettre sur pied l’événement, quelques marchands sont inquiets : « Certes, c’est une alliance nécessaire afin que Paris retrouve une place de premier ordre et puisse rivaliser avec [les foires] Brafa et Tefaf. Mais pour que cela fonctionne, les membres du SNA, responsables des échecs passés, ne doivent pas jouer de rôle dans l’organisation du futur salon, ni même dans la sélection des marchands, sinon il sera difficile de faire venir de nouveaux exposants », met en garde un autre acteur.
(1) Dans ce partenariat, AEC détient 52 % des parts, la Société française de promotion artistique (Groupe LVMH), 48 %, tandis que le SNA ne détient pas de part dans le capital.
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Fine Arts Paris et La Biennale fusionnent
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°583 du 18 février 2022, avec le titre suivant : Fine Arts Paris et La Biennale fusionnent