PARIS
La première édition du salon issu de la fusion entre les deux manifestations se tient au Carrousel du Louvre et capitalise sur leurs points forts respectifs.
Paris. Lorsque Fine Arts Paris a lancé sa première édition en novembre 2017 – prenant la place laissée vacante par Paris Tableau au Palais Brongniart –, rien ne laissait présager que cinq ans plus tard, ce salon initialement consacré aux beaux-arts (peinture, sculpture et dessin) fusionnerait avec la Biennale. Mais entre la crise sanitaire qui a bousculé le calendrier et l’évolution respective des deux salons – perte de vitesse de la Biennale et ouverture de Fine Arts Paris à d’autres spécialités –, les deux manifestations d’art et d’antiquités se sont retrouvées en fin d’année dernière à se tenir à quelques semaines d’intervalles. Un non-sens.
Alors que les différents acteurs du marché pensaient les deux parties irréconciliables, la raison l’a emporté et les deux salons, par l’entremise de leur organisateur respectif – le Syndicat national des antiquaires (SNA) pour la Biennale et l’agence d’Événements culturels (AEC), qui organise aussi le Salon du dessin, pour Fine Arts Paris – ont décidé de s’unir.
Certes, leur nouveau nom est un peu long, mais il ne devrait être que temporaire. Du côté du SNA, officiellement, « l’idée était de rapprocher les deux entités pour que [le syndicat] se consacre davantage aux actions syndicales, mises de côté à cause du temps passé à l’organisation de la Biennale. En tout cas, il n’y a pas d’absorption de l’une par l’autre, mais une réunion de compétences, d’où les deux noms joints », explique Guillaume Léage, vice-président avec Mathias Ary Jan du SNA et membre du comité de programmation de la nouvelle manifestation. Officieusement, « c’est un échange de bons procédés. La Biennale n’avait pas le choix. Elle était trop en déclin, même financièrement, et devait trouver une alliance. Et du côté de Fine Arts Paris, avoir accès au Grand Palais par l’intermédiaire du SNA était impératif pour rayonner », commente un acteur du marché. Le nouveau salon est donc organisé par l’AEC, avec pour président Louis de Bayser, tandis que le SNA se charge du dîner de gala du 7 novembre – comme il le faisait du temps de la Biennale des antiquaires.
Tout se déroule au Carrousel du Louvre, du 9 au 13 novembre, avant de rejoindre, l’an prochain, le Grand Palais éphémère – occupé cette année par un autre événement –, puis le Grand Palais en 2024. « À terme, nous sommes persuadés que ce salon a vocation à prendre le relais de la Biennale des antiquaires des grandes époques. Il manque un grand salon classique à Paris, et notre conviction, alliée à notre volonté d’encourager et donc de soutenir cette initiative, est que des ralliements, toutes choses égales par ailleurs, ne manqueront pas de se faire jour en 2023 », souhaite le galeriste Franck Prazan, qui avait déserté la Biennale depuis 2016.
Pour cette première édition, 86 exposants sont réunis, dont 26 étrangers, venus de Belgique, du Royaume-Uni, d’Italie, de Suisse, de Chine, d’Espagne, des États-Unis, du Portugal et d’Allemagne. Sur les 55 marchands qui ont exposé à Fine Arts Paris l’an dernier, 44 reviennent, tandis que la Biennale, elle, y laisse quelques plumes : seuls 18 marchands présents l’an passé ont été retenus. Les nouveaux représentent environ un tiers des effectifs : certains ont déjà participé à la Biennale par le passé comme la Galerie de la Béraudière (Bruxelles), Christophe Hioco (Paris), Chevalier (Paris), São Roque (Lisbonne), etc., quand d’autres viennent pour la première fois, à l’instar de Jill Newhouse (New York), Jean-Baptiste de Proyart (Paris) ou Didier Luttenbacher (Paris).
Outre un nombre de participants plus élevé, cette alliance permet d’étoffer certains secteurs un peu faibles pour l’un ou l’autre précédemment, comme les arts extra-occidentaux, notamment les arts premiers avec six exposants, ou encore la bibliophilie, avec cinq libraires (dont Daniel Crouch de Londres et Clavreuil à Paris), quand le secteur de la joaillerie et des bijoux anciens recense sept professionnels.
Spécialité phare de Fine Arts Paris, les tableaux et dessins anciens comptent 21 marchands. Tous ceux qui en sont issus, à une exception près, proviennent de l’ex-salon. Autre point fort de l’édition, l’art moderne et d’après-guerre rassemble 19 exposants – dont deux d’art contemporain (RX et Christophe Gaillard, à Paris) – avec des galeries venues de New York, comme Rosenberg & Co ou Jill Newhouse, rejoignant les poids lourds parisiens tels Applicat-Prazan, Brame & Lorenceau ou Bérès. Venus en force également, les marchands spécialisés en mobilier et objets d’art anciens sont une quinzaine. On y retrouve notamment les galeries parisiennes de renommée internationale comme Perrin, Steinitz ou encore Léage. À cette discipline s’ajoutent six galeries entièrement dévolues à la sculpture, comme Xavier Eeckhout, Sismann, Trebosc & Van Lelyveld ou encore Univers du bronze, toutes installées à Paris. En revanche, certains domaines sont pour l’instant sous-représentés, comme le design, avec seulement trois galeries, ou les arts asiatiques, uniquement chez Christophe Hioco.
Comme il est de coutume désormais – chaque foire d’envergure s’accompagne d’un programme culturel –, un colloque scientifique se tient au Musée des arts décoratifs sur le thème « Question de style », ainsi qu’un parcours hors les murs dans le cadre de la Semaine des arts, en partenariat avec des musées d’Île-de-France.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
« Fine Arts Paris & La Biennale » consomment leur mariage
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°598 du 4 novembre 2022, avec le titre suivant : « Fine Arts Paris & La Biennale » consomment leur mariage