BARCELONE / ESPAGNE
La neuvième édition de ces conférences sur les galeries a analysé les tendances du marché de l’art après deux ans de crise.
L’édition 2022 de Talking Galleries, un Think Tank international qui organise dans des grandes villes du monde des conférences sur le marché de l’art, a réuni pour cette édition espagnole des professionnels du monde de l’art autour d’une thématique majeure : le numérique. L’accélération de son utilisation en tant qu’interface de vente ou comme outil de création pour les artistes était au centre des discussions. Trois conférences portaient spécifiquement sur ce sujet, déterminant dans un « monde changeant, avec ses défis technologiques et son économie compulsive, qui place les galeristes face à un futur incertain », soulignait Llucià Homs, fondateur et directeur de Talking Galleries.
Carine Karam, vice-présidente chargée des ventes chez Artsy, a révélé que, d’après des recherches menées en 2022 par Artsy sur les comportements et les tendances des collectionneurs d’art, sur les 12 derniers mois, 76 % de l’ensemble des collectionneurs ont acheté en ligne et plus spécifiquement, 90 % des néo-collectionneurs seraient concernés. Comme pour le marché physique, les ventes effectuées sur Artsy se font d’abord (plus de 40 %) auprès des collectionneurs américains. Il y a également un essor de collectionneurs coréens, qui s’explique par l’intérêt du marché asiatique en général pour la technologie et les transactions digitalisées.
La stratégie digitale est aujourd’hui essentielle pour la visibilité des galeries et les artistes qu’elles représentent : 66 % des collectionneurs découvrent de nouveaux artistes sur les plateformes en ligne et 58 % trouvent de nouveaux artistes sur les réseaux sociaux, d’après les recherches menées par Artsy. Pour se faire une place sur le marché numérique, « il faut que les galeries soient proactives, il ne leur suffit pas de créer un site internet », explique Carine Karam. Néanmoins, elle souligne que « le marché physique et celui sur Internet sont complémentaires », le second n’étant pas destiné à remplacer le premier.
Le fort ralentissement du marché des NFT depuis un an a également été au centre des discussions. La galeriste londonienne Kate Vass estime que ce marché est néanmoins là pour rester. « Depuis 2017, j’organise des expositions sur les blockchains, avec différents algorithmes, pas seulement des NFT. Ces algorithmes dans leur ensemble sont de nouveaux outils d’expression pour les artistes. Selon moi, c’est un art contemporain comme un autre », explique-t-elle. Joe Kennedy, co-fondateur de la galerie Unit London qui héberge une plateforme dédiée aux NFT, ajoute à ce sujet qu’en 2021 que l’on s’est trop focalisé sur la technologie (des NFT) et pas assez sur l’art numérique auxquels ils sont associés.
Le nombre d’artistes utilisant le numérique comme procédé de création n’a cessé de croître ces dernières années. Andrés Reisinger est un représentant de ces artistes digitaux, dont les œuvres se vendent à des prix élevés sur le marché de l’art : sa série The Shipping a été adjugée pour 458 000 euros en février 2021. Il rappelle que la nouvelle génération est née avec le numérique, celle des « digital natives », et que « les institutions muséales ont tout intérêt à prendre en compte cette génération », estime-t-il.
La plateforme Christie’s 3.0, récemment lancée et entièrement dédiée aux ventes d’art numérique, a été évoquée à plusieurs reprises comme preuve de la confiance en l’avenir de l’art numérique. Elle présente de nouveaux artistes digitaux pour la première fois sur le marché, affirmant dans le même temps le rôle croissant des maisons de vente aux enchères sur le premier marché.
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Le numérique au centre des discussions de Talking Galleries à Barcelone
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