Grâce à une progression de 29 % en 2021, le marché mondial de l’art a effacé la crise sanitaire. L’irruption des NFT donne le vertige.
Monde. On pressentait la résilience du marché de l’art mondial pendant la pandémie, mais on n’en connaissait pas l’ampleur. Grâce au rapport de Clare McAndrew sponsorisé par Art Basel, on sait maintenant que celui-ci a bondi de 29 % en 2021, dépassant même le niveau de 2019, pour s’établir à 65,1 milliards de dollars.
Le marché reste toujours largement dominé par les États-Unis (43 % du marché) et la Chine (20 %) laquelle distance le Royaume-Uni qui a perdu trois points (17 %) en raison du Brexit. La bonne surprise vient de la France où le chiffre d’affaires augmente de 40 %, pour s’établir à 4,7 milliards de dollars, lui permettant de gagner un point de part de marché. C’est encore loin du Royaume-Uni avec 7 % contre 17 %, mais la dynamique est favorable. Elle est même plus forte encore dans les ventes publiques qui ont progressé de 60 %, permettant aux maisons de ventes de passer de 6 % à 9 % de part de marché mondial.
Les ventes aux enchères sont les grandes gagnantes de l’année 2021 avec une hausse très supérieure à la moyenne, nourrie par la confiance des vendeurs qui ont remis sur le marché des œuvres de valeur, en particulier en art contemporain, la catégorie reine aux enchères. Les maisons de ventes, Christie’s et Sotheby’s, ont su aussi attirer de nouveaux acheteurs, montrant une nouvelle fois que la crise sanitaire n’a pas affecté les grosses fortunes et hauts revenus de la planète. Elles ont même réussi à augmenter leurs ventes de gré à gré, venant ainsi concurrencer encore plus les antiquaires et galeries, empêchés par une reprise partielle des foires.
Les maisons de ventes ont aussi profité des habitudes d’achat en ligne prises en 2020 qui, conjuguées à la réouverture des salles, ont dopé leur volume. De manière générale, les ventes en ligne ont moins progressé en 2021 qu’en 2020, année record, mais représentent maintenant 20 % du marché, soit le double par rapport à 2019.
Le phénomène le plus notable de cette année 2021 est cependant l’irruption des NFT. Les 65,1 milliards de dollars du rapport ne comprennent que les ventes d’art et d’objets de collection certifiés par un NFT via les canaux classiques. Ils n’incluent pas les NFT vendus sur les nouvelles plateformes spécialisées qui commercialisent tous types de NFT. Or le chiffre d’affaires des œuvres d’art et objets de collection certifiés par un NFT s’élève à… 11,1 milliards de dollars. Un montant incroyable, qui n’était que de 4,6 millions de dollars – oui, millions et pas milliards – en 2019. Un marché hautement spéculatif où se sont précipités 131 000 acheteurs d’art numérique et 484 000 acheteurs de vignettes. Un marché tellement spéculatif que les NFT sont revendus dans le mois. S’il y a bien un monde d’après Covid-19, c’est bien dans le marché de l’art.
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Le marché de l’art retrouve son niveau d’avant Covid-19
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°586 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Le marché de l’art retrouve son niveau d’avant Covid-19