Pour l’occasion, une exposition inédite est consacrée à Marc Chagall, premier artiste à avoir été soutenu.
Paris. Peu de galeries peuvent se targuer d’avoir 100 ans. Fondée en 1924 par Katia Granoff (1895-1989), née à Mykolaïv, en Ukraine, elle est désormais dirigée par Édouard Larock, qui a rejoint la galerie il y a six ans, et qui représente la 4e génération de marchands – Katia était son arrière-grand-tante. L’enseigne mélange aujourd’hui des artistes issus de son fond historique, comme Pierre Laprade, George Bouche ou Othon Friesz, et des artistes contemporains (Alex Bloc, Marion Chesnais…).
Lorsqu’elle arrive à Paris en 1924, Katia Granoff travaille d’abord comme secrétaire au Salon des Tuileries, où elle fait la connaissance de plusieurs artistes. Elle ouvre ensuite sa première galerie d’art au 166 boulevard Haussmann, puis s’installe quai de Conti où elle se trouve toujours. Découvreuse de talents, elle est visionnaire à plus d’un titre – c’est elle qui achète le triptyque de L’Agapanthe à Michel Monet en 1950, quand personne ne s’y intéressait.
Pour célébrer ce centenaire, quoi de plus normal que de mettre à l’honneur Marc Chagall (1887-1985), premier peintre à avoir été exposé par la galerie ? « Katia le rencontre au Salon des Tuileries. Quand elle découvre que son marchand attitré, Ambroise Vollard, ne prend pas toutes ses nouvelles toiles, elle lui propose de prendre les autres, afin de le soutenir elle aussi », raconte Édouard Larock.
Parmi les 30 œuvres exposées (prix entre 300 000 et 650 000 €), figurent notamment seize gouaches en couleurs sur papier (elles ne sont pas à vendre), issues de la série des Fables de La Fontaine, dont « Le Renard et les Raisins », « Le Renard ayant la queue coupée » ou encore « Les Deux Pigeons ». « Ambroise Vollard avait choisi Marc Chagall pour illustrer Les Fables, soit une centaine. Jamais autant n’ont été rassemblées ». On peut également admirer Le peintre au double profil, (vers 1970), Le nu au cirque (1980) ou bien L’écuyère rouge (vers 1970) ; ainsi que des archives prêtées par l’Association des amis de Marc Chagall et des céramiques.
Côté marché, Chagall est une valeur sûre. « C’est un marché en progression mais une progression mesurée. Aujourd’hui, pour acquérir une œuvre de qualité, il faut compter 300 000 euros », rapporte le marchand. Si autrefois le thème du cirque était très prisé, aujourd’hui, les natures mortes plaisent beaucoup ainsi que Les Fables – moins recherchées il y a une vingtaine d’années.
La galerie ne compte pas en rester là et a déjà prévu d’autres événements tout au long de l’année. Une exposition sur toutes les femmes ayant marqué la galerie, à l’instar de Françoise Gilot ou Chana Orloff, se tiendra en septembre tandis qu’un livre retraçant les 100 ans paraîtra à la fin de l’année.
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La galerie Larock-Granoff fête ses 100 ans
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°635 du 7 juin 2024, avec le titre suivant : La galerie Larock-Granoff fête ses 100 ans