Foire & Salon

Important turnover à la prochaine édition de Tefaf

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 2 octobre 2018 - 762 mots

MAASTRICHT / PAYS-BAS

33 marchands ont été éconduits de Tefaf 2019, tandis que 38 nouveaux, dont de nombreux français, feront leur entrée. Du jamais vu.

Le stand de la galerie Les enluminures - Photo Natascha Libbert / TEFAF 2018
Le stand de la galerie Les enluminures lors de la Tefaf 2018
Photo Natascha Libbert
© Natascha Libbert / Tefaf
Courtesy Tefaf

La Tefaf de Maastricht - la plus grande foire au monde d’art et d’antiquités - a fait un grand ménage pour sa prochaine et 32e édition qui se tiendra du 16 au 24 mars 2019. En effet, 33 exposants présents en mars dernier ont été éconduits tandis que 38 nouveaux font leur entrée. A titre de comparaison, 18 seulement avaient rejoint la foire cette année.

Pourquoi un tel remaniement ?  « Nous souhaitons proposer un plateau qui soit le plus en phase avec ce que les visiteurs viennent chercher, que la Tefaf soit la quintessence de la qualité en matière d’art et d’antiquités », explique Franck Prazan, exposant mais aussi membre du bureau et du comité de sélection pour la section Tefaf Modern. Le protocole de sélection - qui ne fait pas moins de 4 pages - a été entièrement revu alors qu’il était plutôt informel auparavant. « La sélection est plus encadrée, plus stricte et désormais, les comités de sélection sont clairement identifiés - un par secteur de spécialité (9 en tout). De plus, les règles sont harmonisées d’un secteur à l’autre et sont établies sur des critères clairs », précise le marchand. Par exemple, l’exposant doit avoir une spécialité clairement définie et une forte présence internationale. Il est également jugé sur ses publications, sur une presse favorable, ses expositions, ses ventes notables et bien sûr, sur la qualité des œuvres qu’il apporte à Maastricht et sa capacité à renouveler son stock d’une année sur l’autre…

Face à ces critères de sélection de plus en plus drastiques, certains marchands qui participent à la foire depuis de nombreuses années, montent au créneau : « le temps où cette foire était organisée par des marchands pour des marchands contre la force de frappe des maisons de ventes est révolu. Tefaf est désormais sous la direction d’anciens directeurs de maisons de ventes et leurs acolytes… Je constate qu’il y a de moins en moins d’alchimie entre l’organisation rigide - presque dictatoriale - et les 270 exposants », lance l’un d’entre eux. 

De surcroît, les candidatures sont revues annuellement depuis 3 ans. « Avant, on payait 20 000 euros de frais de dossier une fois pour toutes mais désormais, chaque année, il faut refaire une demande », indique un participant, ce qui induit forcément une sélection en amont.

Au final, ne reviennent pas en 2019 - entre autres : Ivo Bouwman (Pays-Bas), French & Compagny (USA), Jan Beekhuizen Kunst (Pays-Bas), Rob Kattenburg (Pays-Bas), Galerie Ludorff (Allemagne), Longari Arte Milano (Italie), Waterhouse & Dodd mais aussi des noms plus connus comme Keitelman Gallery (Belgique), Naumann (USA), Rupert Wace ou encore Perrotin, qui n’aura fait qu’une seule édition.

En contrepartie, 38 nouvelles galeries ont été sélectionnées. Toutes les sections sont renforcées mais celle qui en reçoit le plus est la section Tefaf Modern. Elle est renouvelée à 25 %, une première et un bon point pour la version hollandaise de la foire, qui, contrairement à la version new-yorkaise, manquait de poids lourd dans cette catégorie. « Nous étions déterminés à faire évoluer ce secteur. Notre objectif a consisté à maintenir l’esprit de Maastricht, c’est-à-dire une foire pluridisciplinaire, tout en renouvelant une section qui avait besoin de l’être », raconte Franck Prazan et d’ajouter : « nous lui avons injecté du sang neuf tout en lui permettant d’avoir une plus grande diversité, en incorporant notamment des galeries d’art contemporain du premier marché »

Ainsi, sur les 57 exposants du secteur (contre 54 lors de la précédente édition), 9 galeries ne reviennent pas tandis que 13 font leur entrée, comme les français Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Kamel Mennour ou la galerie Le Minotaure mais aussi Almine Rech (Belgique), Pace Gallery (USA), Sprüth Magers (UK) et Simon Lee (UK). Les français atteignent ainsi le chiffre record de 53 participants (contre 49 en mars dernier) grâce à l’arrivée de 14 nouvelles enseignes, comme David Ghezelbash, Pierre Passebon ou encore la galerie Monbrison. En comparaison, seulement 5 anglais et 6 américains intègrent la foire hollandaise, qui d’ailleurs n’a retenu aucune nouvelle enseigne de sa nationalité. Par ailleurs, tous les exposant français présents à la 31e édition ont été reconduits.

Enfin, le mobilier ancien qui manquait cruellement de représentants est renforcé avec l’intégration de deux galeries, françaises également : Léage et Gismondi. Une vraie nouveauté quand on sait qu’auparavant, sur les 280 exposants, une poignée seulement défendent cette spécialité, à l’instar de Christophe de Quénetin ou encore la galerie Perrin.
 

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