Toutes les grandes villes, ou presque, dans le monde ont leur foire d’art contemporain.
Monde. C’est le grand paradoxe du marché de l’art contemporain. Avant la pandémie de Covid-19, les collectionneurs manifestaient une forme de lassitude à l’égard des foires ; pendant la pandémie, les galeries avaient appris à faire sans foire et, depuis la fin de la pandémie, les préoccupations écologiques sont devenues de plus en plus prégnantes questionnant l’empreinte carbone des grandes manifestations internationales. Malgré ces obstacles, les foires d’art contemporain sont plus vaillantes que jamais, voire plus nombreuses qu’avant le Covid. Plusieurs raisons expliquent cela : ce sont des manifestations très rentables pour leurs organisateurs, et galeries et collectionneurs sont, au fond, très demandeurs de ce genre d’événement. S’ajoute à cela l’ambition de toute foire d’attirer les marchands et les visiteurs étrangers qui ne fait qu’amplifier leur visibilité.
En France, l’année s’organise comme précédemment en deux grands temps forts. L’un au printemps autour d’Art Paris (30 mars-2 avril), qui affirme de plus en plus son positionnement national, et de Drawing Now peu de jours avant (23-26 mars). À l’automne Paris+ par Art Basel revient aux mêmes dates que l’an dernier au Grand Palais éphémère (19-22 octobre) entraînant dans son sillage son cortège de foires satellites, dont Moderne Art Fair et AKAA. Paris Photo 2023 se tiendra également dans les mêmes conditions en novembre.
La vitalité du secteur se lit aussi dans la multiplication des salons dans les grandes métropoles régionales. Lille Art Up ! ouvre la saison en mars (9-12 mars), suivi de BAD+ à Bordeaux qui recale ses dates de juillet à mai, puis en novembre Art Montpellier et St’art à Strasbourg. Les foires spécialisées comme Urban Art Fair (en avril) sont plus que jamais bien présentes.
À l’international, c’est en Asie que les grandes manœuvres commencent, dès le début de l’année, avec, en janvier, Singapour et la toute nouvelle « Art SG » organisée par le fondateur de l’ancêtre d’Art Basel Hongkong. La cité-État ainsi que Séoul – où Frieze a lancé une bouture en septembre dernier et compte bien revenir – sont décidés à partir à l’assaut d’Art Basel Hongkong, fragilisée par la répression et la vague de Covid qui sévissent dans l’ancienne colonie britannique. La foire reprend ses dates habituelles en mars.
Si l’étoile d’Art Basel Hongkong pâlit, ce n’est pas le cas du vaisseau amiral à Bâle (15-18 juin) et de l’édition à Miami (en décembre) qui ne cesse de se développer. Le groupe MCH délaissant toujours autant New York, l’Armory Show peut tranquillement prospérer dans ses nouveaux locaux et dates (en septembre) ainsi que Frieze New York en mai. Autre signe de la vitalité des foires d’art contemporain : alors que l’on pensait qu’Art Basel occuperait tout l’espace en Suisse, Art Genève en janvier et Lausanne Art Fair en octobre consolident leur présence.
Frieze London va-t-elle continuer à résister à la concurrence de Paris+, qui se tient quelques jours après, et à l’ambiance morose outre-Manche ? À vérifier en octobre. Auparavant, les collectionneurs auront peut-être fait une visite à Madrid et Bologne (février), Dubaï (mars), Bruxelles (avril)… En résumé, toutes les grandes villes ou presque ont leur foire d’art contemporain, il serait plus simple de recenser celles qui n’en ont pas. Par exemple, Doha au Qatar.
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En 2023, les salons d’art contemporain seront encore plus vaillants
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°602 du 6 janvier 2023, avec le titre suivant : En 2023, les salons d’art contemporain seront encore plus vaillants