PARIS
Le galeriste parisien analyse les premières conséquences de la crise sanitaire et économique sur les galeries en général et la sienne en particulier.
Ma plus grande peur, ce sont les annulations d’achats déjà facturés. De son côté, notre service comptable travaille à réduire nos frais fixes.
Le problème, c’est qu’elles ne protègent pas les artistes des spéculateurs. Certes, en ce moment, la majorité des galeries seraient prêtes à vendre à n’importe qui pour survivre. Mais nous avons l’ambition de protéger nos artistes de ce phénomène, aussi nous ne rendrons pas public tout notre inventaire. Nos collectionneurs recevront des propositions ciblées. Par ailleurs, je crois que l’expérience réelle des œuvres demeure essentielle.
Beaucoup de galeries vont fermer, malgré les aides de l’État. Pour certains, ce sera un soulagement de devoir arrêter un métier difficile et risqué. Pour la plupart, ce sera vécu comme une tragédie personnelle insurmontable. Une partie du milieu de l’art rêve certainement de voir quelques-unes des grandes enseignes fermer avec pertes et fracas. Au risque de les décevoir, je pense que la plupart d’entre elles disposent de ressources financières indépendantes de leur succès. Certaines tiendront artificiellement et prendront même encore plus d’importance, car elles anticiperont la reprise en position de force. Pour ma part, je n’ai que ma créativité, mon équipe de choc et mes artistes de talent pour traverser cette épreuve. Je suis confiant, car j’ai tout à perdre.
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Emmanuel Perrotin : « Beaucoup de galeries vont fermer »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°542 du 27 mars 2020, avec le titre suivant : Emmanuel Perrotin : « Beaucoup de galeries vont fermer »