Art Basel Hong Kong a réuni 240 galeries et a enregistré plusieurs ventes en millions de dollars, malgré le climat ambiant.

Art Basel Hong Kong qui a fermé ses portes dimanche, a rassemblé 240 exposants venus de 42 pays, un chiffre comparable aux éditions de 2024 et 2019 (242 galeries) et supérieur à celui de 2023 (177 galeries). Parmi eux figuraient une dizaine de galeries françaises, telles que Ceysson & Bénétière, Crèvecœur, Crousel, Lelong, Mennour, Perrotin et Vazieux, toutes habituées de la foire de Hong Kong. Angelle Siyang-Le, directrice de la foire depuis 2022, souligne que plus de la moitié des exposants sont asiatiques ou présents en Asie, comme Almine Rech à Shanghai.
La fréquentation est restée soutenue tout au long des cinq jours avec un total de 91 000 visiteurs, en progression par rapport à 2024 (75 000) et 2023 (86 000). Les ventes se sont échelonnées tout au long de la foire, mais à un rythme plus lent que lors des précédentes éditions, selon la majorité des exposants interrogés.
Neuf ventes millionnaires ont été annoncées par les galeries, avec en tête une toile de Yayoi Kusama, INFINITY-NETS [ORUPX], 2013, vendue 3,6 M$ US (environ 3,3 M€) par David Zwirner dès le premier jour du vernissage. La galerie américaine a également placé une huile sur toile du Belge Michaël Borremans, Bob, 2025, cédée pour 1,6 M$ US (environ 1,5 M€) à la Fondation Corridor (Shenzhen, Chine). Hauser & Wirth a enregistré trois ventes dans ce segment : un bronze de Louise Bourgeois à 2 M$ US (environ 1,85 M€), ainsi que deux toiles, l’une de l’artiste chinois Zeng Fanzhi pour 1,5 M$ US (environ 1,4 M€) et l’autre de la jeune Américaine Christina Quarles pour 1,35 M$ US (environ 1,25 M€). Perrotin s’est également distingué avec une toile de 2025 de Takashi Murakami vendue 1,35 M$ US (environ 1,25 M€).
Le déséquilibre Est-Ouest est marqué dans la catégorie des ventes les plus chères. Sur la soixantaine de transactions recensées supérieures ou égales à 100 000 $ US (92 500 €), un tiers seulement concernent des artistes asiatiques, et ce dans toutes les fourchettes de prix. Outre Yayoi Kusama, on observe par ailleurs la cote soutenue d’artistes femmes asiatiques : chinoises (Yin Xiuzhen, Xiang Jing, Stella Zhong), coréennes (Lee Bul, Anicka Yi, Lee ShinJa), mais aussi philippines (Pacita Abad) et thaïlandaise (Pinaree Sapitak), toutes dépassant les 100 000 $ US (environ 92 500 €).
L’équilibre est toutefois plus notable en dessous de la barre des 100 000 $ US, avec des ventes d’artistes asiatiques plus nombreuses, comme en témoigne le succès du Chinois Zhi Wei chez Balice Hertling (prix entre 17 500 et 58 500 € selon la galerie) et le « sold out » des dessins de Sanyu chez HdM (prix entre 25 000 et 35 000 €, selon la galerie). Cette dynamique a été amplifiée par une large gamme de prix, avec des œuvres disponibles entre 1 000 et 10 000 $ US (entre 925 et 9 250 €), permettant d’attirer une jeune génération de collectionneurs, en croissance constante dans la région.
L’appétence des collectionneurs asiatiques pour les artistes extracontinentaux reflète leur ouverture. Jocelyn Wolff salue ainsi « la qualité du public, très avide de découvertes », et ce « plus que dans le reste du monde ». De l’avis de tous les exposants participant à d’autres foires sur le continent, Art Basel Hong Kong est également la plus internationale des foires asiatiques, avec la zone d’influence commerciale la plus vaste dans la région. Outre les collectionneurs chinois et hongkongais, la présence des Coréens et Japonais est restée soutenue, suivie par une percée des collectionneurs d’Asie du Sud-Est, en particulier des Philippins.
Au final, la diversité de l’offre artistique d’Art Basel Hong Kong est facilement identifiable par rapport aux autres foires chinoises qui, avec le repli du marché, se sont concentrées essentiellement sur la peinture, un médium rassurant pour les collectionneurs en termes de valeur d’investissement. Même si la peinture est présente sur la plupart des stands, la variété s’impose, notamment avec des créations textiles, en céramique, sur papier, et des œuvres numériques, à l’instar de l’installation de Lu Yang (Galerie de Sarthe), plébiscitée par les visiteurs. La performance est également intégrée à la foire, avec notamment celle de la Chinoise Movana Chen (Flowers), qui a indéniablement capté l’attention du public par sa grâce et sa lenteur inhabituelle dans une foire d’art.
Preuve de la puissance de la foire, Christie’s et Sotheby’s ont pour la première fois aligné leurs ventes d’art moderne et contemporain à Hong Kong. L’agenda de mars s’en trouve ainsi densifié, avec, en outre, de nombreuses expositions comme « Picasso for Asia - A Conversation » (15 mars - 13 juillet 2025) au Musée M+, en partenariat avec le Musée Picasso de Paris.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s

Art Basel Hong Kong fait bonne figure
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €