NEW YORK / ETATS-UNIS
Avec un total de 832,5 millions de dollars et 100 % de lots vendus, la vente a confirmé son record annoncé. Une dispersion cependant ralentie par le système de garantie.
Les attentes étaient haut placées pour la vente de la collection de Peggy et David Rockefeller chez Christie’s du 1 au 11 mai. Après une tournée promotionnelle mondiale et un marketing digne d’un film hollywoodien, dès la première vacation, la collection a battu les précédentes « ventes du siècles », celle de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent (342,2 M€) également sous le marteau de Christie’s en 2009 à Paris et celle d'Alfred Taubman (382,4 M€) en 2016 chez Sotheby’s New York. Les 1 500 lots ont tous trouvé preneur, et totalisent 832,5 millions de dollars (697 M€). L’événement devient également la vente à but philanthropique la plus importante jamais enregistrée. Mais la barre du milliard n’a pas été atteinte : aucun effet « Salvator Mundi ».
Pendant la semaine d'enchère, deux vacations ont permis d'établir ce record. La dispersion du premier soir, tourné vers l’art européen du XIXe et XXe siècle, passait 44 lots à l’encan et a soulevé 646,1 millions de dollars (541 M€). La vente du deuxième soir consacrée à l’art des Amériques a totalisé quant à elle 106,8 millions de dollars (90 M€), établissant un record pour cette catégorie. Les résultats sont bons, et se situent globalement dans leur estimation. Mais le système de garantie, avec des estimations hautes, qui a permis à Christie’s d'être l'élue des Rockefeller, a ralenti les ventes, et refroidi la dynamique du système même des enchères, peu propice à la frénésie acheteuse.
Le lot phare, Fillette à la corbeille fleurie de Pablo Picasso est la quatrième oeuvre de l’artiste à dépasser la barre des cent millions de dollars lors de ventes aux enchères. Adjugée 115 millions de dollars (96,2 M€), l’oeuvre ne pulvérise cependant pas le record détenu par Les Femmes d’Alger (150,1 M€). Parmi les nouveaux records enregistrés, Nymphéas en fleur de Claude Monet a été adjugé 84,6 millions de dollars (70,9 M€), dépassant le précédent record du peintre détenu par Meule (75,7 M€). L'Odalisque couchée aux magnolias de Matisse s’est envolé pour 80,7 millions de dollars (67,6 M€), battant le record détenu pour la sculpture Nu de dos (34,7 M€). Los Rivales de Diego Rivera, adjugé 9,7 millions de dollars (8,2 M€) devient l’oeuvre la plus chère vendue pour un artiste d’Amérique latine, battant le précédent record de son épouse Frida Kahlo pour Dos desnudos en el bosque (6,6 M€). Le service incomplet réalisé pour Napoléon Ier, Marly rouge, vendu 1,8 million de dollars (1,5 M€) devient un record pour de la porcelaine du XIXe siècle.
Mais ce sont les lots moins importants qui ont bénéficié de l’estampille Rockefeller, à l’instar de la sculpture d’Henry Moore estimée entre 300 000 et 500 000 dollars (250 0000 - 418 000 €) vendue 3,9 millions de dollars (3,2 M€), le bol en porcelaine chinoise blanche à décors bleus de dragons du XVe siècle estimé entre 150 000 et 250 000 dollars (125 000 - 209 000€) adjugé 2,7 millions de dollars (2,2 M€), la pince à billets estimée entre 800 et 1 000 dollars (669 - 837€) adjugée 75 000 dollars (63 000€), ou encore la montre de poche en or de chez Tiffany estimée entre 1 500 et 2 500 dollars (1 200 - 2 000 €) vendue 52 500 dollars (44 000 €).
Les ventes en ligne ont rapporté 4,2 millions de dollars (3,5 M€). Si ce montant semble peu élevé comparé au volume total de la dispersion, ces dernières ont comptabilisé 61 % de nouveaux acheteurs. La page consacrée à la vente Rockefeller sur le site web de Christie’s a été visitée plus de 2,4 millions de fois.
A New York, cette vente exceptionnelle inaugure des enchères de printemps sur les chapeaux de roues. La saison est prometteuse. A venir, la vente d’art impressionniste et moderne le 14 mai chez Sotheby’s proposera Nu couché sur le côté gauche, de Modigliani, l’oeuvre avec l’estimation la plus haute enregistrée (plus de 125 millions d’euros).
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Collection Rockefeller : une « vente du siècle » sans surprise
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