NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Les ventes du soir de Christie’s et Sotheby’s ont récolté 702,4 millions de dollars, démontrant que la confiance des acheteurs ne faiblit pas.
New York. Avec un total de 702,4 millions de dollars [578 M€], les ventes printanières de New York renouent avec les résultats d’avant la crise sanitaire. « Même si je m’y attendais un peu – on sentait que l’atmosphère était bonne –, c’est un score tout de même extraordinaire », commente le marchand Christian Ogier.
Le 12 mai, Sotheby’s totalisait 221,3 millions de dollars avec les frais* [182 M€], soit autour de 188 millions au marteau, donc dans la fourchette de son estimation. Seul un lot sur les trente-trois proposés (dont un retiré) n’a pas trouvé preneur. Clou de la vacation, Le Bassin aux nymphéas de Claude Monet a été adjugé 70,3 millions de dollars [57,8 M€], bien au-delà de son estimation et plus de quatre fois le prix obtenu en 2004, toujours chez Sotheby’s New York (16,8 M$). Femme assise en costume vert de Pablo Picasso (1953) a été adjugé 21 millions de dollars [17,2 M€], au-dessus de son estimation – il ne s’était vendu que 568 000 dollars en 1986 chez Sotheby’s Londres. Petite déception cependant pour Nature morte : pommes et poires de Paul Cézanne (vers 1888) : cédée 20 millions de dollars [16,5 M€], alors qu’elle était estimée entre 25 et 35 millions ; elle a sans doute pâti de son petit format.
Le lendemain, Christie’s inaugurait un nouveau format de ventes, la traditionnelle vacation d’art impressionniste et moderne cédant sa place à une vente « XXe siècle », couvrant l’art des années 1880 aux années 1980. En tout, la vacation a rapporté 481,1 millions de dollars [396 M€], largement au-dessus de son estimation, avec un taux de vente record de 98 %. Pas étranger à ce score, le lot star de la soirée, Femme assise près d’une fenêtre (Marie-Thérèse) de Pablo Picasso (1932, voir ill.) a été adjugée 103 millions de dollars [848 M€], pulvérisant son estimation. L’œuvre, qui a appartenu à Marina Picasso, s’était vendue chez Sotheby’s Londres en février 2013 pour 44,7 millions de dollars [37 M€]. Waterloo Bridge, effet de brouillard, de Claude Monet (1899-1903), provenant de la série des « Vues de Londres » a été adjugé 48,4 millions de dollars [40 M€], au-dessus de son estimation – en mai 1999, l’œuvre était partie pour 9,3 millions chez Sotheby’s New York. Le Pont de Trinquetaille de Vincent van Gogh a été emporté, quant à lui, à 37,4 millions de dollars [30,7 M€], dans la fourchette de son estimation.
Picasso et Monet ont été, une fois encore, les grands gagnants. « Nous sommes à un point de bascule. Les collectionneurs cherchent la sécurité alors ils jettent leur dévolu sur des valeurs sûres. Si, en plus, ce sont des tableaux colorés et de grands formats – ce qui était le cas –, c’est l’étincelle », analyse le marchand.
Même s’il y avait peu de nouveautés, les œuvres étaient de qualité, prouvant que, malgré le contexte sanitaire, les vendeurs n’ont pas été frileux. De leur côté, les acheteurs – en manque de foires notamment – ont répondu présents. En revanche, les achats ont été essentiellement américains et un peu asiatiques. Programmée à 1 heure du matin, les ventes étaient trop tardives pour que les Européens les suivent sur Internet. « En tout cas, un certain optimisme s’est fait ressentir de la part des Américains : la bourse se porte bien et ils sont satisfaits de leur nouveau président », conclut Christian Ogier.
* Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur tandis que les résultats sont indiqués frais compris.
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Les ventes de New York ignorent la crise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°568 du 28 mai 2021, avec le titre suivant : Les ventes de New York ignorent la crise