États-Unis

ONU : Washington ne demandera pas à la famille Rockefeller le retour d'une tapisserie représentant Guernica

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 2 mars 2021 - 352 mots

WASHINGTON / ÉTATS-UNIS

Les Etats-Unis ne demanderont pas à la famille Rockefeller le retour à l'ONU d'une tapisserie représentant Guernica de Picasso, a indiqué lundi leur nouvelle ambassadrice auprès de l'Organisation où le retrait de l'œuvre a provoqué une forte émotion, dont celle d'Antonio Guterres.

Tapisserie représentant la toile Guernica de Picasso, réalisée par Jacqueline de la Baume Dürbbach, exposée à l'entrée de la salle du conseil sécurité du siège de l'ONU à New York. © United Nations Photo
Tapisserie représentant la toile Guernica de Picasso, réalisée par Jacqueline de la Baume Dürbbach, exposée à l'entrée de la salle du conseil sécurité du siège de l'ONU à New York.
© United Nations Photo

« Tout ce que je peux dire, c'est remercier la Fondation Rockefeller pour avoir prêté cette tapisserie magnifique aux Nations unies. Je n'appellerai pas cet homme pour en discuter. Mais ça me manquera de ne plus la voir ici », a dit lors d'une conférence de presse Linda Thomas-Greenfield, dont le pays préside en mars le Conseil de sécurité.

Mme Thomas-Greenfield, qui a le rang de membre du gouvernement de Joe Biden, était interrogée par l'AFP pour savoir si elle comptait joindre Nelson Rockefeller Junior qui a fait procéder en février - pour une raison inconnue - au retrait de la tapisserie, afin de le faire revenir sur sa décision.

L'œuvre monumentale, qui représente le bombardement de la ville de Guernica le 26 avril 1937 par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, a orné pendant 37 ans l'entrée du Conseil de sécurité de l'ONU et visait à sensibiliser ses membres à l'horreur des guerres.

Commandée en 1955 par Nelson Rockefeller, tissée par l'atelier français Jacqueline de La Baume-Dürrbach, son retrait de l'ONU a provoqué une vive émotion au siège de l'Organisation, y compris auprès de son secrétaire général. « C'est horrible, horrible », a-t-il confié à une journaliste de la chaîne de télévision CBS.

Pour remplir le vide laissé par le départ de la tapisserie, à un endroit stratégique et sans équivalent au siège de l'Organisation, le secrétariat de l'ONU s'attend à une bataille féroce entre des pays membres qui voudraient valoriser leurs artistes.

En 2018, le chef de l'ONU avait dû intervenir personnellement auprès du Mexique et de l'Afrique du Sud, deux pays qui cherchaient à installer au même endroit du bâtiment l'un une vaste peinture, l'autre une statue de Nelson Mandela. Le Mexique avait eu gain de cause, l'Afrique du Sud ayant obtenu la faveur de placer sa statue dans l'entrée principale de l'ONU.

Cet article a été publié par l'AFP le 1er mars 2021.

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