Alexandre Giquello : « Le consortium – minoritaire – accompagnera Drouot dans ses réflexions stratégiques »

La présidence du Groupe Drouot est une mission qui demande du temps pour la réalisation des projets. À l’issue de ces trois mandats, cela fera neuf ans. Cela peut paraître beaucoup mais, en fait, c’est vraiment nécessaire pour pouvoir mener à bien les développements stratégiques définis. J’étais très honoré que mes confrères votent à nouveau pour moi, à l’unanimité du conseil d’administration. C’est aussi une reconnaissance de ce qui a déjà été réalisé et une adhésion aux perspectives envisagées.

Il a fallu faire face à un problème de liquidités immédiates qui s’est imposé à nous, à la demande expresse d’un certain nombre d’actionnaires, commissaires-priseurs inactifs et ayants droit, de sortir du Groupe Drouot, tous en même temps. Nous avons donc mandaté la banque d’affaires Rothschild afin de rechercher un investisseur minoritaire, avec un cahier des charges strict et des exigences bien particulières : un fonds français, familial, investisseur de long terme avec l’impossibilité d’acquérir des actions détenues par les commissaires-priseurs. Ainsi, les commissaires-priseurs gardent la majorité et la maîtrise de leur groupe.

C’est un consortium formé par Vesper Investissement (un « family office » composé de membres de familles industrielles françaises), avec à sa tête Pierre-Guillaume Veron, et Chevrillon Associés (groupe qui possède notamment Culturespaces, ce qui colle parfaitement à l’image historique de Drouot). En tant qu’actionnaire minoritaire, le consortium accompagnera le Groupe Drouot dans ses réflexions stratégiques et dans son management. Trois de leurs membres siégeront au conseil d’administration.
Pour eux, Drouot, qui n’est pas une maison de ventes, mais une plateforme de services aux maisons de ventes indépendantes, est un fleuron du marché de l’art français. Mais un fleuron qui n’attend que de se développer plus encore au niveau international.

La première conséquence de leur arrivée va être de pouvoir faire sortir du groupe les confrères qui le demandaient sans altérer ses capacités de développement futur. Nous conservons donc notre marge d’investissement. Nous pourrons nous appuyer sur un partenaire nous apportant une nouvelle vision et faire bénéficier Drouot de ses réseaux d’affaires.

La plateforme digitale est le leader en Europe continentale pour les enchères d’objets d’art et de collection, et nous ne voulons pas en rester là. Or cette filiale est extrêmement gourmande en ressources humaines et technologies nécessitant des investissements lourds et permanents si l’on souhaite continuer notre croissance à l’international.
Le gros projet en cours est Drouot Logistic à la suite du rachat du garde-meuble de Bagnolet à l’été 2022, anciennement détenu par l’Union des commissionnaires, et qui accueillera un pôle réservé aux ventes courantes, notamment celles qui ne peuvent pas être traitées à Drouot pour des raisons logistiques. L’idée est de créer une société de logistique (manutention et transport) avec des camions électriques afin d’offrir un service très complet aux maisons de ventes.
Drouot Immobilier va également développer ses activités avec le lancement cet automne de Drouot.immo – une plateforme d’enchères interactives – complétant son service de biens immobiliers sur offre.
D’autres projets sont encore dans les cartons comme un service de garanties. Nous allons en discuter avec nos investisseurs.

Il reste toujours le même : faire de Drouot la meilleure plateforme multiservice de ventes aux enchères au monde.