PARIS
Les fake news ne se sont jamais aussi bien portées. Le terme anglais a, de son côté, intégré le langage courant au point de supplanter celui de « fausses nouvelles » jusqu’alors utilisé en France pour dénoncer les informations fabriquées de toutes pièces.
Dans la continuité de ses expositions traitant d’un phénomène de société à travers des œuvres d’art, la Fondation EDF propose une exposition salutaire sur le sujet, tout un chacun, jeunes et moins jeunes, à penser, ou repenser, son propre rapport à l’information. Le décryptage, conçu à partir d’un travail collégial réunissant divers experts, s’avère instructif et clair. L’articulation de la réflexion développée en trois parties – fabrication des fake news, diffusion, risques et remèdes – allie contenus analytiques, pédagogiques et artistiques dans un déploiement concis d’œuvres, d’extraits de films et de bornes vidéo donnant la parole à des spécialistes à partir de questions précises, telle celle concernant les bénéfices financiers des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et de leur circulation. « La vérité existe. On n’invente que le mensonge. » Placée en exergue du parcours, cette citation de Georges Braque a valeur d’introduction, tandis que, en conclusion, la carte retraçant à l’échelle du globe le trajet de cinq rumeurs à propos de la Covid-19 depuis leur pays d’origine démontre la fulgurance de leur diffusion. Les artistes se jouent du réel, mais aussi de l’actualité. Dessins de presse et caricatures projetés régulièrement le rappellent. Les techniques d’élaboration du faux mobilisent de leur côté différents types de créations, récentes ou créées pour l’exposition. G255 d’Alain Josseau décrypte ainsi, à partir d’une maquette en carton d’immeubles détruits, les coulisses de la fabrication d’une image vidéo de conflit, comme celles qui circulent sur les réseaux sociaux. De Joan Fontcuberta aux activistes américains The Yes Men dénonçant le libéralisme, le canular développe d’autres questionnements à méditer, tandis que l’imprimante silencieuse des Israéliens Tsila Hassine et Carmel Barnea Brezner Jonas, reliée à un moteur de recherche, imprime en continu un long ruban d’articles contenant le terme « fake truth », voué à disparaître en raison de la qualité médiocre du papier !
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Les fake news décryptées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°746 du 1 septembre 2021, avec le titre suivant : Les fake news décryptées