Royaume-Uni - Musée - Patrimoine

Un musée d’Oxford se défend contre une fake news 

Par Sara Genin · lejournaldesarts.fr

Le 24 juin 2024 - 403 mots

OXFORD / ROYAUME-UNI

Le Musée Pitt Rivers dément le retrait du masque africain des salles et des collections en ligne.

Pitt Rivers Museum : Musée d'histoire naturelle à Oxford Andrew Rivett 2007 CC BY 2.0
Pitt Rivers Museum, musée d'histoire naturelle à Oxford.
© Andrew Rivett, 2007

« Le musée retire un masque »,  « pas pour les femmes »  titre The Telegraph le 18 juin 2024. Le journal anglais accuse le Musée Pitt Rivers d’Oxford d’avoir retiré un masque africain de ses salles et des collections en ligne au motif qu’il ne doit pas être vu par une femme. The Telegraph ne cite pas ses sources mais fustige les nouvelles directives concernant le « respect des cultures » mises en place par le musée d’Oxford.

La direction du musée dément la rumeur et publie sur son site un communiqué en réponse à l’article du The Telegraph. « C’est un non-événement », s’insurge Laura van Broekhoven, la directrice du Pitt Rivers Museum. « Le masque Ogbo n’a jamais été retiré des salles, il a toujours été exposé au public sans que son accès ait été refusé à quiconque » explique le communiqué. « Aucun accès aux ressources numérique n’a été refusé aux femmes » précise le texte.

Les accusations du The Telegraph portent sur les nouvelles directives de « respect des cultures » du musée prises cette année. Ces directives stipulent que des notices d’avertissement doivent être ajoutés à la base de données des collections du musée : cela concerne les objets dit « sensibles ». « Les collections du musée portent aujourd’hui un message concernant le contexte culturel des œuvres. Ceux qui sont originaires de différentes cultures dans le monde entier peuvent choisir quels artefacts ils décident de voir ou pas. Seulement 3 000 objets recensés portent ce type d’avertissement, ce qui représente moins d’1 % de toute la collection. », explique Laura van Broekhoven en réponse à l’article du The Telegraph. Laura van Broekhoven répond aussi aux accusations du journal concernant un supposé comité de sélection des œuvres. « Le musée ne travaille pas avec des groupes pour "sélectionner" les objets à exposer mais il travaille avec des groupes pour leur permettre de décider comment leurs cultures seront représentées », précise la directrice.

L’objectif des notices d’avertissement est de protéger les gens qui trouveraient ces artefacts perturbants. « Nous avons une collection de grande ampleur, et pour cette raison nous avons une responsabilité qui concerne plusieurs communautés », explique Laura van Broekhoven. Plutôt que d’interdire aux visiteurs et aux chercheurs d’avoir accès aux objets, ce nouveau dispositif laisse à chacun la liberté de choisir. Sur le site internet, on trouve par exemple une notice d’avertissement concernant une « isikira », ornement de tête qui était porté par les jeunes filles Massai après leur excision.

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