Pendant l’automne 2013, Philippe Parreno exposait au Palais de Tokyo et Pierre Huyghe au Centre Pompidou. Paris oscillait entre l’aube et le crépuscule.
Ces deux expositions, qui étaient aussi des œuvres, marquaient d’une certaine manière l’aboutissement des années 1990 et 2000 et le début d’une ère nouvelle que l’un et l’autre ont déjà continué à développer depuis. Formés aux Arts déco (*), dans la proximité d’un groupe d’artistes dont faisaient partie Dominique Gonzalez-Foerster, Pierre Joseph et Bernard Joisten, ils se sont par la suite affrontés tout en se répondant. Radicalement opposées par leurs tonalités, l’une tournée vers la mélancolie et l’obscurité, l’autre vers la vie et la lumière, les deux expositions avaient en partage de mettre plusieurs voix en commun dans un propos polyphonique, et d’être activées par un système invisible, une mécanique sensible pour l’un et un système éclaté pour l’autre. Difficile de dire les traces qui resteront de ces expositions pour ceux qui ne les auront pas vues. Sans doute faudra-t-il les réinventer, à partir des souvenirs de ceux qui y ont participé, qui circuleront et se déformeront de manière virale avec le temps. Elles ont déjà marqué les esprits de plus d’un artiste en devenir. Cet automne parisien a été marqué par une réunion des contraires qui se rejoignent et se recroisent, une sorte de carnaval ou de solstice d’une saison inconnue qui restera comme un jalon, une manière de créer des formes d’attention et de conscience.
Anaël Pigeat est critique d’art et rédactrice en chef d’art press depuis 2011. Après des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre ainsi qu’à Londres à l’Institut Courtauld, elle a été nommée responsable du service culturel du Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Elle a participé à plusieurs publications dont la dernière en date est l’ouvrage de Bernard Faucon Rescapés, aux éditions de l’Œil, paru fin 2016.
(*) et non à l’école d’art de Grenoble comme nous l'avions écrit.
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2013 : Les expositions Huyghe et Parreno
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : 2013 : Les expositions Huyghe et Parreno