Les années 80 avaient été caractérisées par un grand développement des brocantes et autres marchés dominicaux. Malgré cette floraison qui, récession oblige, semble marquer le pas, Bruxelles a conservé la mémoire d’un lieu myÂthique : les puces du marché du Jeu de Balle.
Dans le quartier populaire et coloré des Marolles, en contrebas des rues huppées du Sablon, s’ouvre une place que chaque Bruxellois se doit d’avoir arpentée une fois dans sa vie. Si les samedis et dimanches voient se presser une foule populaire, qui vient davantage se promener que glâner des occasions, les jours de semaine restent affaires de professionnels. La place du Jeu de Balle réunit, chaque matin, vide-greniers, ferrailleurs, brocanteurs et antiquaires. Les uns y déversent pêle-mêle leur marchandise interlope, les autres se bousculent pour y faire affaires. Car ce qui caractérise cette rencontre hétéroclite tient dans la totale méconnaissance des uns et dans la recherche frénétique des autres. Le ballet a ses règles.
Dès 5 heures du matin, on voit arriver des antiquaires bruxellois, mais aussi hollandais et parisiens. Les camionnettes des brocanteurs arrivent ensuite les unes après les autres. Tandis qu’elles se garent, les marchands se regroupent, non sans bousculades. Les premiers placés seront les mieux servis car les pièces, à peine sorties du camion, se négocient à la seconde. Pas de discussion, pas de temps de réflexion, il faut avoir l’œil.
Personne ne s’interrogera sur la provenance de tel tabernacle ou sur la présence légale en Belgique de tel masque africain. Ni l’envie, ni le temps. Selon l’équipe du commissaire Moulin, chargée de la répression du traffic illicite des œuvres d’art, les Puces sont aussi un des lieux privilégiés pour écouler objets domestiques, peintures, sculptures et bijoux volés.
Muser à Bruxelles (550 p., Éditions Le Cri, 850 FB) offre un inventaire original du patrimoine de la Région. En ne se limitant pas aux seuls musées, l’ouvrage constitue un outil de référence pratique : les associations artistiques, les places, forêts et jardins, l’art public et les musées sont présentés avec un texte explicatif court, intelligent et bien informé.
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Un lieu mythique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Un lieu mythique