Léonard, dont a été commémoré le 500e anniversaire de la mort, mais aussi Caravage et le présumé tableau de sa main ont marqué l’année écoulée. Les protestations contre un mécénat embarrassant obligent, fait nouveau, les musées dans le monde à plus de responsabilité morale. Mais l’incendie de Notre-Dame de Paris reste l’événement qui a le plus fortement impressionné les esprits.
Paris. Parmi les flops de l’année 2019, le projet artistique DAU pourrait occuper la toute première place, tant l’événement fut une succession de couacs et de déconvenues. Imaginé comme une œuvre d’art totale par le réalisateur russe Ilya Khrzhanovsky, cet ovni bénéficiait pourtant des appuis prestigieux des Théâtres du Châtelet et de la Ville et du Centre Pompidou, qui l’accueillaient du 24 janvier au 17 février. Ouvert avec retard faute d’avoir obtenu à temps l’aval de la commission de sécurité, amputé pour raisons techniques des « DAU phones » qui promettaient à chacun une visite personnalisée, DAU a d’emblée déçu. Sa reconstitution de l’époque soviétique, sur l’écran et dans le dédale ouvert au public, est apparue de mauvais goût. Les films servant de trame à l’ensemble ont fait douter du talent du réalisateur. Annoncé comme une expérience insolite charriant psychologie sociale et immersion artistique, le projet a fini par s’apparenter à une sorte de bar branché, dont le ticket d’entrée semblait dès lors bien cher…
Doha. Le Musée national du Qatar a été construit par l’architecte Jean Nouvel, qui en signe également la scénographie. Le bâtiment s’inspire de la forme d’une rose des sables dont les pétales se déploient autour de l’ancien palais de l’émir du Qatar : pour Jean Nouvel, la rose des sables est « la première architecture auto créée par le vent et le sable » et symbolise le désert. Le musée parie plus sur une scénographie immersive que sur les collections : des films commandés à des réalisateurs internationaux (à l’exemple de Jacques Perrin) illustrent les grands thèmes de l’histoire du pays : désert, patrimoine, pétrole… Les rares pièces muséales présentées sont donc au service d’un récit, le long d’un parcours scindé en onze étapes sur un kilomètre et demi de galeries. Malgré près de 7 000 visiteurs accueillis chaque jour dans les premières semaines, le musée peine à s’affirmer comme institution culturelle incontournable dans le Golfe.
Paris. L’artiste âgé de 49 ans détrône Anri Sala qui occupait la première place du classement des artistes de la scène française depuis quelques années. L’Artindex du Journal des Arts comptabilise les expositions des artistes vivants et leur attribue des points en fonction du lieu d’exposition, permettant ainsi d’établir un classement. La qualité de son travail (en particulier de l’installation Ghost en 2007) a été saluée par le prix Marcel Duchamp en 2016 et Kader Attia est sollicité pour des expositions par de nombreux musées et centres d’art du monde entier. Si l’artiste n’est pas représenté par une galerie en France, il y est très présent ; il a ainsi créé à Paris La Colonie, à la fois bar et lieu de débats. Mais il se pourrait que cette suractivité soit temporaire, l’artiste ayant décidé de faire une pause en 2019.
Paris. Le 15 avril la planète assistait à un cataclysme en direct : l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un drame patrimonial, dont on ignore toujours les causes exactes, certainement déclenché par le chantier de restauration du monument. En quelques heures, la flèche de Viollet-le-Duc mais surtout la charpente médiévale ont disparu, en dépit du travail acharné des pompiers. Le sauvetage, qui s’est joué à une demi-heure près, a cependant permis d’éviter le pire car les tours, les murs et la voûte, bien que très fragilisés, sont toujours debout. Le trésor et les nombreuses œuvres d’art de la cathédrale ont également été extraits in extremis. Le site, toujours en consolidation, est sous étroite surveillance. Cet événement a suscité un élan de générosité inédit – plus de 900 millions d’euros de promesses de dons –, mais aussi quantité de polémiques sur la reconstruction : faut-il un geste contemporain ? ou rebâtir à l’identique ? le chantier peut-il bénéficier de dérogations pour gagner du temps ? Une loi et un établissement public ont été institués pour encadrer cette restauration sous haute tension.
New York. Le 14 mai, lors de sa vente du soir d’art impressionniste et moderne, Sotheby’s New York a cédé une des Meules de Monet pour 110,7 millions de dollars (100 M€). À ce prix, l’œuvre gagne ce jour-là sur tous les fronts : elle double son estimation, devient un record mondial pour une œuvre d’art impressionniste et elle est le lot le plus cher adjugé lors de cette session printanière, art contemporain compris. Il s’agit aussi d’une belle plus-value pour le vendeur qui avait acquis le tableau pour 2,5 millions de dollars chez Christie’s New York en 1986 – un prix multiplié par 44 en trente ans. Le lendemain, c’était au tour de sa rivale Christie’s d’établir un record, celui de l’artiste vivant le plus cher en ventes publiques : Jeff Koons. Avec sa sculpture Rabbit, adjugée 91 millions de dollars, l’artiste reprend la place longuement occupée après la vente de Balloon dog (orange) pour 58,4 millions de dollars en 2013, avant que David Hockney ne le détrône avec son Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) cédé 90,3 millions de dollars chez Christie’s en novembre 2018.
Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).Exit les Andelys (Eure), bienvenue à Saint-Cloud ! L’ancien président-directeur du Louvre Pierre Rosenberg a choisi les Hauts-de-Seine pour abriter sa riche collection, encouragé par le président du Département, Patrick Devedjian. La donation représente 650 tableaux et 3 500 dessins, du XVIIe siècle à nos jours. Le projet sera centré autour de trois axes : le « musée du Grand Siècle » consacré au XVIIe siècle, locomotive du projet ; un cabinet de curiosités présentant la collection Rosenberg dans son ensemble, vouée à s’enrichir au fil des donations futures ; et enfin un centre de recherche consacré à l’étude du XVIIe siècle. La caserne Sully, construite en 1824 sur un site de 1,8 hectare, offre ses bâtiments au projet. L’historien de l’architecture Alexandre Gady va diriger la mission de préfiguration d’un projet qui se pense comme le chaînon manquant dans le panorama des musées de périodes, comprenant le Musée de Cluny-Musée national du Moyen Âge et le Musée de la Renaissance à Écouen.
Monde. Cet été, le feuilleton « Salvator Mundi » a connu un nouveau rebondissement. Selon certaines rumeurs, ce panneau de bois, devenu en 2017 l’œuvre la plus chère de tous les temps en s’envolant à 450 millions de dollars (407,5 M€), voguait sur le yacht de « MBS ». Le prince héritier d’Arabie saoudite serait en effet le propriétaire du tableau vendu comme une œuvre autographe de Vinci. Or, depuis cette vente tonitruante, le tableau a disparu de la circulation ; parallèlement un nombre croissant d’experts de Léonard remettent en cause son attribution. Il devait être présenté au Louvre Abu Dhabi et dans la rétrospective « Léonard de Vinci » à Paris. Or le musée émirien ne l’a jamais montré, non plus que le Musée du Louvre qui confirme l’avoir demandé en prêt. Selon l’hypothèse la plus vraisemblable, le propriétaire, se rendant compte qu’il a été floué en payant un prix astronomique pour une œuvre d’atelier, rechigne à l’exposer pour ne pas perdre la face.
Paris. Il devait ouvrir en 2014, mais les difficultés rencontrées dans la restauration du bâtiment ont rallongé les délais de livraison de cinq années. Il est vrai que la création d’une « cité de l’économie » dans un hôtel particulier construit dans le quartier de la Plaine-Monceau dans le dernier tiers du XIXe siècle et classé au titre des monuments historiques en 1999 n’a pas été simple. Il a fallu débarrasser les lieux des oripeaux de ce qui fut longtemps une succursale de la Banque de France (tout en gardant le plus intéressant comme la salle des coffres), restaurer le bâtiment dans son état XIXe et le mettre aux normes. Outre l’édifice en lui-même, Citéco vaut pour son approche pédagogique qui fait beaucoup appel au ludique et à l’audiovisuel pour apprendre ce qu’est le marché, la finance, les systèmes de régulation… Les travaux, d’un montant de 97 millions d’euros, ont été intégralement financés par le propriétaire de l’hôtel particulier, la Banque De France.
New York. À la surprise générale, la maison de ventes américaine Sotheby’s annonce son rachat par le propriétaire de SFR, BFM et Libération, le Franco-Israélien Patrick Drahi, pour un montant de 3,7 milliards de dollars (3,3 Md€). Selon les termes de l’accord, les actionnaires recevront 57 dollars par action. Entériné le 5 septembre, les actionnaires approuvent à 91 % cette acquisition par BidFair USA, propriété de Drahi – opération assortie d’une sortie de Bourse après trente et un ans de cotation. La multinationale est donc à nouveau privée et, à ce titre, elle n’est plus tenue de rendre compte de ses résultats financiers tous les trimestres. Depuis l’OPA, Patrick Drahi a placé plusieurs de ses proches collaborateurs à des postes de responsabilité dans sa nouvelle société, à l’instar de Charles F. Stewart, devenu P.-D.G. de Sotheby’s en remplacement de Tad Smith. La France, toujours au 4e rang dans le marché de l’art mondial, peut se féliciter : les plus grosses maisons de ventes du monde sont toutes deux dirigées par un Français, François Pinault ayant racheté Christie’s en 1998.
Toulouse. La toile Judith et Holopherne, œuvre présumée de Caravage (1571-1610), a connu une histoire pleine de rebondissements après la révélation au public de sa découverte dans le grenier d’une demeure toulousaine. Retrouvée en 2014, authentifiée par l’expert Éric Turquin, la toile est montrée à des spécialistes, considérée comme « trésor national », pour finalement se voir délivrer un certificat d’exportation en novembre 2018. Elle a également fait couler beaucoup d’encre tant les spécialistes étaient divisés sur son attribution. Et alors que l’œuvre devait être vendue aux enchères le 27 juin à Toulouse par Me Labarbe – à grand renfort de communication –, elle a finalement fait l’objet d’une transaction privée deux jours avant. Elle avait été estimée 100 à 150 millions d’euros, mais son prix de vente est demeuré secret. Son acheteur pourrait être « Tom » Hill, un milliardaire américain siégeant au conseil d’administration du Metropolitan Museum of Art de New York.
Montpellier (Hérault). C’est le grand œuvre de Philippe Saurel, le maire de Montpellier, qui, à l’instar de son prédécesseur Georges Frêche (décédé en 2010), veut laisser à la ville un équipement culturel. Il a annulé le projet de « musée de l’histoire de la France en Algérie » dans l’hôtel Montcalm pour faire de l’édifice un centre d’art contemporain. L’Hôtel des collections, c’est son nom, vient compléter le Mo.Co (Montpellier Contemporain), qui regroupe aujourd’hui trois structures avec La Panacée, autre centre d’art ouvert en 2013, et l’École supérieure des beaux-arts. La direction générale des lieux a été confiée à Nicolas Bourriaud. L’Hôtel des collections ne possède pas de collection et se propose d’exposer celles de musées ou de collectionneurs privés. La bâtisse du XIXe siècle, agrandie par une extension contemporaine, est entourée d’un jardin orné d’une vaste œuvre signée Bertrand Lavier.
Irak. Trente ans auront été nécessaires à l’Irak pour faire inscrire par l’Unesco le légendaire site archéologique sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité. Redécouvertes au XIXe siècle, les ruines quatre fois millénaires de la cité antique ont subi des décennies de négligences, depuis les reconstructions hasardeuses ordonnées par Saddam Hussein dans les années 1970 jusqu’au stationnement de l’armée américaine sur des zones encore non fouillées. Réuni à Bakou (Azerbaïdjan), le Comité du patrimoine mondial a retenu Babylone sur sa Liste, ainsi que 28 autres sites, parmi lesquels l’œuvre architecturale de Frank Lloyd Wright aux États-Unis, la cité indienne de Jaipur, les tombes monumentales d’Osaka au Japon, ou encore les collines du Prosecco en Italie. La France défendait l’inscription des Terres et mers australes françaises, qui est devenu le cinquième site naturel français reconnu par l’Unesco.
Monde. L’étau se resserre sur la famille Sackler, propriétaire du groupe pharmaceutique Purdue Pharma qui commercialise un analgésique opiacé dont l’addiction a causé la mort de dizaines de milliers de personnes ces dernières années. Sous la pression de la photographe Nan Goldin, victime elle-même de ce médicament, de nombreux musées qui ont longtemps été soutenus par les Sackler se désolidarisent de leur mécène. Le Guggenheim, le Met à New York et la Tate Modern à Londres ont annoncé ne plus accepter de dons de la famille. Le Louvre, qui avait bénéficié d’un don en 1993, a effacé le nom du sponsor des salles du département des Antiquités orientales baptisées « aile Sackler ». Sur le plan judiciaire, une énorme bataille se joue aux États-Unis où la famille est poursuivie par des milliers de plaignants rejoints par de nombreux États américains. Le total des indemnités réclamées est évalué autour de 10 milliards de dollars. L’entreprise s’est placée sous la protection de la justice (le « chapitre XI ») pour échapper provisoirement à ses créanciers.
Paris. Inscrivant en droit français une directive européenne de septembre 2018, la loi instituant un droit voisin pour les éditeurs de presse a été votée et promulguée dans un délai record. Cette loi vise à protéger les éditeurs de presse dont les contenus sont reproduits et diffusés par les moteurs de recherche afin qu’ils puissent en obtenir une rémunération. Le droit voisin du droit d’auteur est accordé à une personne physique ou morale (par exemple un journal) qui participe à la création d’une œuvre mais n’en est pas l’auteur (dans un journal, le rédacteur est l’auteur des articles). Mais Google, qui occupe une position hégémonique dans les moteurs de recherche, a décidé de contourner cette loi en offrant aux éditeurs l’alternative suivante : continuer à être affichés dans ses services sans être rémunérés, ou continuer à être affichés dans une version très simplifiée, échappant ainsi au droit voisin, au risque de ne plus être visibles des internautes.
Paris. Pour commémorer les 75 ans de sa libération, la Ville de Paris a choisi le 25 août pour inaugurer son nouveau Musée de la Libération de Paris – Musée du Général-Leclerc – Musée Jean-Moulin. Un chantier express et technique d’un budget de 20 millions d’euros a permis l’aménagement de deux pavillons datant du XVIIIe siècle situés sur la place Denfert. Le parcours conduit le visiteur jusqu’à l’abri de défense passive utilisé par Rol-Tanguy, chef des FFI. Autour de deux fonds, pour l’un sur Jean Moulin, pour l’autre sur le général Leclerc, le musée explique la libération de la capitale en août 1944. Auparavant, seules 10 000 personnes s’aventuraient chaque année au-dessus de la gare Montparnasse pour découvrir la collection riche de 7 000 objets. Avec ce nouveau musée, l’objectif est d’accueillir 50 000 visiteurs.
Paris. Souvent critiqué pour sa lourdeur et son manque de leadership stratégique, le ministère de la Culture s’apprête à se réformer, et en fait l’annonce aux personnels à la rentrée. Il s’agit d’abord de décentraliser le plus possible de décisions et de programmes auprès des directions régionales des Affaires culturelles, voire auprès de certains opérateurs pour une plus grande réactivité et pertinence d’action. Au moins 57 mesures sont listées. Le ministère veut ensuite créer une troisième direction générale, au côté de celles des Patrimoines et de la Création artistique, qui porterait les programmes les plus emblématiques du quinquennat d’Emmanuel Macron telles l’Éducation artistique et culturelle et la démocratisation culturelle, ainsi que le pilotage des écoles d’art. La réforme devrait enfin décider de l’organisation des musées nationaux qui lui sont encore directement rattachés (comme le Musée de Cluny) et du rôle de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. La mise en œuvre devrait être réalisée progressivement.
Rome. Après quatre ans passés à la tête du ministère des Biens et Activités culturels et du Tourisme en Italie, il avait été débarqué en juin 2018 à la suite des élections législatives qui ont amené au pouvoir un attelage inédit et contre-nature entre la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles. Dario Franceschini (61 ans) y revient à la faveur d’un changement d’alliance entre le M5S et le Parti démocrate. Personnalité consensuelle au Parti démocrate, au point d’être un remplaçant possible du Premier ministre Giuseppe Conte, il va pouvoir mettre en œuvre sa réforme du ministère freinée par son prédécesseur Alberto Bonisoli. La plus emblématique de ses mesures, ou du moins la plus connue en France, concerne la nomination de directeurs étrangers à la Tête De grands musées italiens.
Liévin (Pas-de-Calais). C’est une petite révolution que vient de réaliser le Louvre en entamant le transfert d’une grande partie de ses 67 réserves dans un bâtiment semi-enterré et végétalisé construit à cet effet à proximité de son antenne à Lens. Constitué de six grandes salles aménagées avec d’immenses rayonnages mobiles, le lieu a vocation à accueillir 250 000 objets d’art dont, en priorité, les 150 000 qui sont actuellement stockés dans les espaces – inondables – du Louvre. Construit en un temps record, le bâtiment a une empreinte carbone réduite grâce à la géothermie et à une isolation adéquate qui limite la consommation énergétique. L’emplacement de chaque œuvre a été déterminé en amont. Si les ateliers de restauration principaux restent au Louvre, Liévin permet de restaurer ou de poser le vernis sur les grands formats. Contesté par certains conservateurs mécontents d’avoir à se déplacer à une heure de Paris, le site offre des conditions de travail optimisées pour le travail scientifique.
Paris. Rarement la commémoration de la disparition d’un artiste aura donné lieu à une année aussi mouvementée que celle des 500 ans de la mort de Léonard. Chapelet d’événements, avalanche littéraire, fréquentation record des sites vinciens, et surtout, une exposition historique au Louvre. Une rétrospective si attendue que le musée a institué un dispositif inédit : la réservation en ligne obligatoire afin d’éviter des files d’attente homériques. Une plateforme qui a « buggé » le jour du lancement face au nombre de connexions ! Cette manifestation a engendré d’intenses négociations car les œuvres de Léonard sont très peu nombreuses. Leurs propriétaires, conscients de leur pouvoir d’attraction, ne s’en séparent donc qu’à contrecœur. Les tractations les plus âpres ont eu lieu avec l’Italie sur fond de tensions diplomatiques. Après s’être engagé à prêter un nombre d’œuvres important, le gouvernement italien a tenté de revenir sur cet accord, ce qui a semé la zizanie. Un « deal » a finalement été trouvé, grâce notamment à d’importants prêts d’œuvres de Raphaël consentis par la France à la péninsule pour 2020.
Shanghaï (Chine). La deuxième tentative a été la bonne. Après un premier essai il y a une dizaine d’années, le Centre Pompidou a réussi à prendre pied en Chine. Ce n’est pas vraiment une antenne du Centre ni un projet de l’ampleur du Louvre Abu Dhabi. Le Centre Pompidou loue ses œuvres, sa marque et des expositions, et vend son expertise à un aménageur privé qui a construit un bâtiment dénommé « West Bund Museum » – lequel n’a d’ailleurs de musée que le nom. Le contrat dure cinq ans et peut être renouvelé en fonction de l’intérêt que les uns et les autres y trouveront. Pour le Centre, l’accord lui permet d’encaisser 4 millions d’euros par an (chiffre non officiel), et surtout de mieux se faire connaître de la classe moyenne chinoise qui voyage de plus en plus à l’étranger et en particulier à Paris, et qui n’a pas encore inscrit le Musée national d’art moderne dans son parcours de visite. Pour la Chine, c’est une façon d’étoffer son offre muséale, notamment s’agissant de l’art moderne occidental, offre Sous-dimensionnée en regard de sa population.
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Les 20 temps forts de l’année 2019
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°535 du 13 décembre 2019, avec le titre suivant : Les 20 temps forts de l’année 2019