FRANCE
Le plan gouvernemental permet aux indépendants d’avoir six mois de tranquillité mais n’aborde pas la situation des salariés.
Ils attendaient un geste depuis le début de la crise. Les guides-conférenciers ont enfin été entendus par le ministre de la Culture Franck Riester, et le secrétaire d’état au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, vendredi 12 juin. La profession, dont l’activité est suspendue depuis maintenant trois mois, repart de cette réunion avec des annonces rassurantes. Les guides-conférenciers pourront bénéficier du fonds de solidarité jusqu’à la fin de 2020, et seront exemptés de cotisations sociales sur la période d’inactivité. Partagés entre la tutelle du ministère de la Culture et celle du secrétariat d’état au Tourisme (qui dépend du ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères), les guides étaient jusqu’alors absents du plan de relance tourisme, mais aussi des annonces de la rue de Valois.
Le plan a été reçu avec soulagement par le Syndicat national des guides-conférenciers (SNGC). « Je tiens à saluer l’implication du ministère de la Culture, souligne sa présidente, Hélène Norlöff, il a pris le temps de comprendre les enjeux de la profession ». Le prolongement de l’accès au fonds de solidarité est particulièrement bienvenu pour les guides touristiques, dont la haute saison est en été. « Avec ce prolongement, on a le temps de voir venir, explique Armelle Villepelet, secrétaire générale de la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers (FNGIC), on peut se préparer à passer le cap compliqué de décembre 2020 jusqu’à avril 2021 ».
Ces annonces concernent les guides exerçant en indépendant. Pour l’autre moitié de la profession, des salariés en contrats courts privés des mesures de chômage partiel, la situation reste floue. Le ministère travaille depuis plusieurs semaines à la mise en place d’un fonds d’aide spécifique, annoncé le 22 avril dernier, et qui concernera entre autres professions les guides conférenciers salariés. Mais il peine à mettre en place ce fonds, faute « d’un opérateur comme le Centre National du Cinéma, capable de traiter des aides directs » ainsi que le soulignait il y a peu, Jean-Baptiste de Froment, le conseiller patrimoine du ministre
Au surplus, les guides salariés ne savent toujours pas si cette aide sera rétroactive ou non. « Il y a des personnes sans ressources depuis mars qui ressentent un vrai sentiment d’injustice », alerte Armelle Villepelet.
L’autre inconnue concerne le nombre maximum de visiteurs imposé aux guides-conférenciers, pour l’instant fixée à dix personnes. « Le ministre s’est fait fort de relever cette jauge rapidement pour que l’on puisse reprendre des groupes » rapporte la secrétaire générale du FNGIC.
Comme pour de nombreuses professions, la crise aura agi comme un révélateur de la précarité chez les guides-conférenciers. Dans une enquête auprès de ses membres réalisée en avril, la FNGIC rapportait que 45 % d’entre eux envisageaient une reconversion. Lors de la même réunion du 12 juin, les représentants de l’association des villes et pays d’art et d’histoire alertaient sur le manque de professionnels compétents et formés sur de nombreux sites touristiques français.
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Guides-Conférenciers : indépendants soulagés, salariés dans le flou
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