Toi moi, moi toi. Le tableau d’Isabelle Trichelieu offert par Hervé Francès à son épouse Estelle en 1999 pourrait être le titre de ce roman d’amour… de l’art.
Depuis cette première acquisition, le couple a constitué un bel ensemble d’environ 450 œuvres qui affirment le fort parti pris de cette collection sur le thème de « l’homme et ses excès ». En 2008 est créée la Fondation Francès qui ouvre un lieu d’exposition à Senlis dans une grande maison bourgeoise, car l’émotion esthétique ne peut, selon le duo, être jalousement gardée dans un cabinet d’amateur. Ainsi est née une vocation de médiation qui flirte sans cesse avec le risque de heurter la sensibilité du public : « L’art est juste lorsqu’il est juste au-dessus de ce que nous tolérons […]. Lorsqu’il nous pousse aussi parfois à déglutir ou à vomir. » En 2009, « Mort ou vif » mettait face à face les kalachnikovs en bifteck de Dimitri Tsykalov et les cadavres photographiés par Andres Serrano. Une succession d’expositions de qualité a su prouver qu’à jouer le funambule, la jeune collection a maintenu la ligne du sens sans basculer dans la facilité. Après ces premiers pas risqués et prometteurs en région, la fondation ouvrira prochainement un lieu à Paris.
Fondation Francès, 27, rue Saint-Pierre, Senlis (60), www.fondationfrances.com
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Estelle et Hervé Francès - Passion partagée
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Estelle et Hervé Francès - Passion partagée