Gare du Nord à Bruxelles, dans l’atmosphère lugubre d’un quartier sinistré par l’urbanisation anarchique des années cinquante : entre les maisons tantôt délabrées, tantôt \"closes\", se dresse la gare flambant neuve, dans ce style post-moderne qui s’est insensiblement emparé des points stratégiques de la capitale.
Parmi ceux qui se hasardent dans ces rues peu avenantes, quelques silhouettes contrastent avec la faune habituelle des paumés et des SDF. Tous semblent se connaître peu ou prou, et s’engouffrent dans le même hôtel borgne. Leur réunion ne durera guère : le temps de déballer quelques statuettes Ba-Luba, de négocier le prix d’un masque Mende, de payer une coupe Dogon. En quelques dizaines de minutes, une centaine de pièces sorties illicitement d’Afrique, et qui ont transité par Amsterdam ou Rotterdam, ont changé de mains le plus illégalement du monde.
Depuis cette chambre d’hôtel, les pièces rejoindront directement quelques collections belges peu scupuleuses, ou bien franchiront des frontières européennes désormais inexistantes pour être renégociées à Genève, Paris ou Londres.
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Bruxelles au Congo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Bruxelles au Congo