ITALIE
La fermeture des musées, cinémas et théâtres ainsi que l’annulation des spectacles concernent maintenant toute l’Italie.
Le rideau tombe sur le monde de la culture en Italie. L’ampleur de l’épidémie de coronavirus et l’impossibilité d’endiguer la contagion ont obligé le gouvernement à renforcer les mesures de précautions déjà drastiques qui étaient adoptées dans les zones rouges. Elles concernent désormais l’ensemble du territoire avec la fermeture de tous les musées, bibliothèques, théâtres et cinémas jusqu’au 3 avril prochain. Les musées du Vatican (un Etat indépendant) ont également annoncé dimanche dernier que leur portes resteraient closes se conformant aux indications en vigueur dans toute la péninsule. Idem pour les Scuderie del Quirinale à Rome qui venaient tout juste d’inaugurer la plus grande exposition jamais réalisée pour rendre hommage à Raphaël en cette année où l’on commémore le cinq centième anniversaire de sa mort, ironie de l’Histoire, à cause d’une mauvaise fièvre.
Le monde de culture et du tourisme transalpin, qui assure à lui seul 13 % du PIB de la péninsule, n’a pas attendu cette élévation radicale du niveau d’alerte pour ressentir les conséquences économiques dévastatrices de l’épidémie. Les villes d’art sont les principales touchées avec des annulations en masse des réservations dans les hôtels. A Rome, pourtant loin des principaux foyers de contagion situés en Lombardie et en Vénétie, 90 % des réservations ont été annulés en mars et 60 % de celles d’ici fin juin. A Milan et à Venise le chiffre est proche de 100 % avec la fermeture des premiers hôtels incapables de résister à la crise. L’interdiction de toutes les visites et sorties scolaires représente une perte estimée à 300 millions d’euros annuels pour le secteur touristique. « La situation est pire que celle après l’attentat des tours jumelles à New York ou du Bataclan à Paris, assure le président de Asso-Viaggi qui représente les agences de voyages. Les déplacements depuis et vers l’Italie se sont réduits de 70 % ».
Constat identique pour le monde du spectacle. L’annulation et le report de près de 8 000 évènements culturels avec l’obligation de rembourser les billets vendus a coûté au secteur dans le nord du pays 10,5 millions d’euros rien que pour la première semaine de mars. Les productions cinématographiques et audiovisuelles sont à l’arrêt. La fréquentation dans les musées, avant leur fermeture dans tout le pays, avait chuté de 80 %. Les recettes dans les salles de cinéma se sont effondrées de 75 %, les vente de livres ont reculé de 25% avec des pointes de 50 % dans les régions les plus touchées que sont la Lombardie, l’Emilie-Romagne et la Vénétie. A Venise, déjà mise en péril par les inondations historiques qui l’ont submergée en novembre dernier, le Coronavirus pourrait être le coup de grâce. « Nous sommes obligés de fermer la Gallerie dell’Academia, se lamente son directeur Giulio Manieri Elia. Les pertes seront plus importantes que celles causées par l’Acqua Alta qui avait déjà réduit de près de 30 % le nombre de visiteurs. Alors que la ville était en train de se relever d’une catastrophe naturelle elle est frappée par cette crise sanitaire »
Confindustria Cultura a écrit au ministre de la Culture et du tourisme Dario Franceschini pour réclamer un plan d’aide aux entreprises. En attendant d’ouvrir le dialogue avec elles le ministre s’est exprimé sur Twitter « Dans toute l’Italie, les cinémas, les concerts, les théâtres, les musées seront fermés. Un choix nécessaire et douloureux. Mais la culture peut arriver dans les maisons. Je demande aux télévisions de programmer de la musique, du théâtre, du cinéma, de l’art et à tous les opérateurs culturels d’utiliser au maximum les réseaux sociaux et les sites internet ».
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Black-out sur la culture dans toute l’Italie
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