ITALIE
Les mesures de confinement pénalisent lourdement l’industrie culturelle italienne qui emploie près de un million de personnes tandis que les musées nationaux assurent à eux seuls 1,6 % du PIB.
Rome. La fermeture de tous les théâtres, cinémas et musées a des conséquences sur la vie culturelle, mais pas seulement. Elle a aussi un coût économique. Il a été évalué par le Boston Consulting Group à la demande du ministère des Biens et Activités culturels et du Tourisme. Les seuls musées nationaux contribuent à hauteur de 1,6 % au PIB de la Péninsule, ce qui représente 27 milliards d’euros. Chaque semaine de fermeture pour les 358 musées nationaux transalpins équivaut à une perte de 516 millions d’euros. Pour les théâtres, la perte hebdomadaire est de plus de 10 millions d’euros ; pour les salles de cinéma, elle est de 3 millions d’euros. D’après les associations représentatives du monde de la culture et du spectacle, l’industrie culturelle fait vivre 830 000 salariés ou travailleurs indépendants. Celles-ci ont demandé le 4 mars à profiter des aides extraordinaires annoncées par le gouvernement pour faire face à la profonde récession qui s’apprête à s’abattre sur l’économie italienne.
La crise du coronavirus met d’ores et déjà à rude épreuve les finances dégradées de certaines institutions culturelles. C’est le cas pour le Musée égyptologique de Turin. « Nous sommes fermés pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, explique son directeur, Christian Greco. L’effet est dévastateur pour nous qui ne sommes pas un musée national et perdons chaque semaine 500 000 euros. » Les associations Federculture et Confcultura multiplient les appels à l’aide pour surmonter la crise. La liste de leurs demandes, pour la plupart accueillies favorablement par le gouvernement, est longue. Y figurent un moratoire sur le paiement des impôts et le remboursement des emprunts bancaires, la suspension des appels d’offre, la conversion des remboursements de visites annulées en coupons à utiliser une fois le retour à la normale entériné, une indemnité pour les expositions déjà inaugurées et annulées en tenant compte des recettes escomptées, l’extension de l’Art Bonus. Celui-ci consiste actuellement en un crédit d’impôt de 65 % du don effectué par un particulier ou une entreprise à destination du patrimoine culturel public. Le souhait est qu’il puisse bénéficier à toute activité ou institution culturelle et pas uniquement à des musées nationaux ou à des institutions publiques.
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Les musées nationaux italiens perdent 516 millions d’euros par semaine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°543 du 10 avril 2020, avec le titre suivant : Les musées nationaux italiens perdent 516 millions d’euros par semaine