VERSAILLES
À l’ombre du château de Versailles, le Musée Lambinet fait l’objet d’un programme de restauration des façades, assorti d’une restructuration du parcours de visite.
Versailles. Versailles a son château, attraction touristique mondiale, mais aussi son musée municipal. Dans un discret hôtel particulier du XVIIIe siècle, le Musée Lambinet accueille un public régional de plus en plus nombreux : 19 000 visiteurs en 2019, une envolée de la fréquentation qui se stabilisait généralement autour des 13 000 visiteurs par an. Depuis l’année dernière, le musée est en travaux : une réfection des huisseries entamée en octobre 2019, qui est aussi l’occasion de repenser la scénographie du musée.
L’organisation du chantier se fait étage par étage. Le musée n’ayant pas de réserves, c’est un jeu de chaises musicales d’un niveau à l’autre qui se met en place pour stocker les œuvres de la collection. Sans fenêtres pendant plusieurs mois, le premier étage est désormais restauré ; en mars 2021, le second étage devrait rouvrir au public, et l’ensemble des travaux seraient achevés, sauf contretemps, en 2022. Le chantier scénographique « n’est pas un projet de grands travaux où tout l’intérieur est refait, précise Émilie Maisonneuve, directrice du musée, nous nous appuyons sur les ateliers municipaux que nous avons la chance d’avoir à Versailles, peintres, menuisiers, serruriers. »
La ville a fait appel à l’atelier de scénographie Deltaèdre pour mettre en place un nouveau parcours. Les ateliers municipaux de la ville de Versailles auront à charge la réalisation de nouvelles vitrines, de la nouvelle signalétique et des nouveaux murs. Aux scénographes de coordonner les trois chantiers distincts, et successifs des trois niveaux, autour des deux mots d’ordre imposés par le cahier des charges : lisibilité et pédagogie.
Au dernier étage, le parcours consacré à l’histoire de Versailles – avec un accent sur la période révolutionnaire – était dénué de toute cohérence chronologique, comme de sens de visite. « On s’est attaché à remettre de l’ordre en allant du Versailles de l’ancien régime, jusqu’au milieu du XXe siècle, avec un cheminement imposé aux visiteurs qui aura un début et une fin », explique la directrice. Au premier étage, le musée continuera de présenter une reconstitution des appartements XVIIIe siècle, et au rez-de-chaussée, le parcours évoquera l’histoire de l’hôtel particulier et des collections du Musée Lambinet.
L’expérience de la dernière exposition temporaire ouverte en septembre, « Versailles au XXe siècle, muse des artistes », a démontré l’intérêt du public pour des cartels très détaillés et denses en informations. « Ils n’étaient pas obligés de tout lire, mais la plupart des visiteurs ont passé beaucoup de temps sur les cartels », se réjouit Émilie Maisonneuve. L’expérience sera reproduite dans le parcours permanent, avec une version anglaise pour les touristes internationaux.
Proche de la gare Versailles-Rive Droite, le musée familial et local espère bénéficier du trafic des touristes se rendant au château par la grille de la Reine. L’ouverture complète en été, alors que le musée ferme traditionnellement durant un mois, devrait aussi permettre d’attirer ces nouveaux visiteurs. Enfin, le musée abandonnera une bizarrerie calendaire : « On est le seul musée de France fermé un vendredi, révèle la conservatrice versaillaise, on va y mettre fin pour choisir le début de la semaine. » Lambinet se modernise, à tous les niveaux.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Versailles n’oublie pas son musée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°556 du 27 novembre 2020, avec le titre suivant : Versailles n’oublie pas son musée