TOULOUSE
Malgré un engagement de réembauche, sept salariés n’ont pas réintégré les effectifs à l’issue des travaux.
Des 22 salariés en poste avant la fermeture pour travaux, en 2020, la Fondation Bemberg n’en aura finalement conservé qu’un seul. Si la plupart (10) ont signé une rupture conventionnelle collective négociée avec le musée privé toulousain juste avant les travaux, sept salariés comptaient bien retrouver leur poste avec l’inauguration du parcours muséal rénové, le 2 février dernier. Pour ces cinq guides-conférencières et deux agents de sécurité, la fête de la réouverture avait un goût amer : l’engagement de réembauche prévu dans l’accord qu’ils avaient conclu avec la Fondation n’a pas été respecté, selon eux, par la direction.
Pour obtenir cet engagement de leur employeur, les sept salariés avaient renoncé à une partie de leurs indemnisations, dans la perspective de retrouver leur emploi à l’issue des travaux de rénovation. « Lorsque la réouverture s’est profilée, nous nous sommes manifestés, sans avoir de retour. Nous n’avons pas été conviés en amont pour découvrir la muséographie afin de préparer nos visites, pas plus que nous avons été conviés au vernissage. Nous avons même appris la date de la réouverture par voie de presse », explique Laurette Simon, guide-conférencière.
Au début de l’année, la Fondation s’est séparée également des deux salariées de son service éducatif, pourtant maintenues en poste durant le chantier, préparant la médiation du nouveau parcours. Ce licenciement survient dans un contexte de travail que les deux salariées concernées décrivent comme fortement dégradé depuis la nomination de la nouvelle directrice, Ana Debenedetti, en juillet 2022. « A partir de son arrivée, nos conditions de travail se sont dégradées, nos compétences remises en cause. Un audit de 2021 montrait pourtant que le service fonctionnait bien », relève Cécile Pistre, ex-directrice du service éducatif.
En arrêt maladie en avril 2023 (la Fondation est alors fermée) pour « épuisement professionnel », cette dernière est convoquée en compagnie de sa collègue pour un premier entretien de licenciement le 5 janvier 2024. La médecine du travail constate l’état de santé dégradé des deux membres du service éducatif et les déclare inapte le 9 janvier ; le 25 la Fondation Bemberg les licencie pour inaptitude. Cécile Pistre estime aujourd’hui avoir été « poussée dehors » pour des motifs économiques : avec presque trente ans d’expérience, les deux salariées étaient parmi les plus gros salaires de la Fondation.
« Tous ces éléments nous amènent à penser que la Fondation a mis en place ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une stratégie délibérée. […] Leur attitude révèle un état d’esprit : le mépris avec lequel ils considèrent les salariés et la violence avec laquelle ils les traitent », dénonce un communiqué du Collectif Bemberg, réunissant les anciens salariés de la Fondation.
La direction de la Fondation n’a pas souhaité préciser au Journal des Arts comment les missions de médiation vont être assurées. « La Fondation Bemberg n’entend pas commenter les informations fausses ou incomplètes apparemment diffusées par certains de ses anciens salariés », fait savoir l’institution, qui assure avoir voulu entretenir un « dialogue » avec les salariés bénéficiaires de l’engagement de réembauche. « [La Fondation] a voulu planifier des entretiens avec chacune des personnes prétendument intéressées […]. Ces personnes n’y ont pas donné suite », affirme un communiqué du musée.
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Situation sociale confuse à la Fondation Bemberg
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