MONTBÉLIARD
Perturbée par la démission de l’ex-commissaire, la capitale française de la culture 2024 a monté sa programmation en hâte.
Le Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) a été nommé il y a un an, « Capitale française de la culture 2024 » par le ministère de la Culture. Cette agglomération de l’est de la France, qui regroupe 73 communes du Doubs (142 000 habitants), sera animée par de nombreuses manifestations culturelles pendant douze mois.
La préparation de la programmation a accumulé plusieurs mois de retard, notamment dus à la démission en octobre 2023 de Philippe Fourchon, ancien commissaire artistique de l’événement. Il a dû être remplacé au pied levé par trois nouveaux commissaires : Matthieu Spiegel, directeur programmateur de la salle de concert Le Moloco, Yannick Marzin, directeur de MA Scène Nationale à Montbéliard, et Hervée de Lafond, directrice du Théâtre de l’Unité à Audincourt. Cette dernière ne cache pas sa frustration pour France 3 « on s'est retrouvé face à un travail titanesque qui aurait dû être fait bien avant. On a analysé en catastrophe plus de 300 propositions intéressantes et leurs demandes financières. Cela nous a pris beaucoup de temps et on a dû diminuer drastiquement les budgets de chaque projet, tout en en refusant la moitié ».
L’agglomération a annoncé chaque jour de décembre un de ces projets sur ses réseaux sociaux, à la manière d’un calendrier de l’avent. Si l’intégralité des événements n’a pas encore été dévoilée, Charles Demouge, président de l’agglomération, assure qu’ils seront accessibles au plus grand nombre : « 10% de projets pourront avoir des entrées payantes, les 90% restants seront gratuits ». Hervée de Lafond confirme aussi qu’« il y aura au moins quelque chose d’organisé dans chacune des 73 communes du PMA ».
Cette programmation culturelle s’organise autour de trois thématiques : le temps, l’humain et la nature, identités et territoire. Elle entend interroger les rapports entre les êtres, promouvoir les notions de partage et de convivialité, et ce en multipliant les événements collaboratifs.
Les événements musicaux occupent une place de choix dans le programme. Le 14 janvier, le concert d’orchestre Victor Hugo dévoilera l’hymne spécialement créé pour cette année à l’Axone, une salle de spectacle à Montbéliard. Cette même salle accueillera la cérémonie d’ouverture officielle le 16 mars, qui mêlera musique, théâtre et danse. En septembre, un festival éphémère consacré aux musiques actuelles est également prévu.
Montbéliard promet d’inscrire ces événements culturels dans le cadre d’une politique de transition écologique. Cet engagement revient notamment à sensibiliser le grand public aux enjeux de demain, en particulier aux questions environnementales. L’initiative de la fête des vergers fait par exemple partie de cette politique de protection de la biodiversité.
L’agglomération de Montbéliard succède à Villeurbanne, nommée première Capitale française de la culture en 2022. À elle seule Villeurbanne a plus d’habitants que toute l’agglomération de Montbéliard et a la particularité de jouxter une grande métropole (Lyon).
Créé en 2019, le label « Capitale française de la culture » est décerné tous les deux ans à une commune ou un groupement de communes de 20 000 à 200 000 habitants, qui s’est distingué par sa politique culturelle active et qui propose un projet culturel cohérent. Accordé pour une durée d’un an par le ministère de la Culture, il récompense la valorisation du patrimoine et la transmission culturelle, en soutenant le développement de projets ambitieux. L’obtention du label permet de recevoir un soutien financier de l’Etat, à hauteur d’un million d’euros. En 2022, cette somme a permis à Villeurbanne d’organiser plus de 700 manifestations.
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Montbéliard inaugure son année capitale dans la précipitation
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