Territoires

Un nouveau label pour la culture dans les territoires

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 14 octobre 2020 - 508 mots

Tous les deux ans à partir de 2022, le label « Capitale française de la culture » distinguera une ville comptant entre 20 000 et 200 000 habitants menant un projet « innovant ».

Paris. La commande faite en juillet 2018 par Françoise Nyssen à Bernard Faivre d’Arcier d’un rapport sur « Les capitales françaises de la culture » a depuis changé de périmètre. Deux ministres de la Culture plus tard, Roselyne Bachelot a annoncé que ce nouveau label sera attribué tous les deux ans (au lieu de trois), qu’il démarrera en 2022 (au lieu de 2021) et concernera une ville ou un groupement de communes entre 20 000 et 200 000 habitants (au lieu de toutes les villes).

Le partenaire principal a aussi changé. À l’origine, c’est l’association France urbaine qui était mise en avant. Cette association, actuellement présidée par la maire de Nantes et qui regroupe une centaine de (plutôt) grandes villes, a été consultée comme toutes les associations d’élus, mais a été détrônée au profit de la Caisse des dépôts. On comprend pourquoi, la banque va doubler la subvention de 500 000 euros apportée par l’État.

Un budget de 1 million d’euros, est-ce suffisant pour monter un « projet ambitieux, structurant et innovant » comme le précise la ministre ? Pas sûr. Le jury composé de sept membres (dont l’économiste Françoise Benhamou, Éléonore de Lacharrière, déléguée générale de Culture & Diversité, et l’artiste Adel Abdessemed) devra en effet faire une présélection d’une dizaine de villes à partir de nombreux autres critères. Si la « participation des habitants » et la « transmission artistique et culturelle » sont peu coûteux, le « rayonnement et la coopération internationale», « l’accessibilité à l’égard des personnes en situation de handicap » et « l’inscription dans la durée » peuvent faire monter l’addition très vite. À titre de comparaison, le budget de « Marseille-Provence 2013 » s’élevait à 93 millions d’euros.

La référence au label « Capitale européenne de la culture » n’est pas fortuite. Après Marseille en 2013, la France ne verra revenir son tour qu’en 2028 (on ne connaît pas encore le nom de la ville), et tout le monde a bien compris l’intérêt d’un label susceptible de catalyser les énergies et d’attirer les touristes. Choisir une année impaire pour la capitale française aurait cependant permis d’éviter de se retrouver avec deux « capitales culturelles » en 2028.

Autre changement par rapport au projet esquissé en 2018 : c’est la Réunion des musées nationaux-Grand Palais (RMN-GP) qui va mettre en œuvre le programme. « Action publique 2022 » est passé par là. Ce programme gouvernemental qui vise à moderniser l’État entend retirer aux administrations centrales la conduite de projets pour les confier à ses opérateurs extérieurs. Tel est le cas pour l’organisation de la Fête de la musique ou des Journées du patrimoine. Le plan de transformation de la RMN-GP figure aussi explicitement dans les objectifs d’« Action publique 2022 ».

La modernisation de l’État passe aussi par le numérique. Les villes candidates peuvent dès à présent déposer leur candidature en ligne sur le site www.capitale-culture.fr. Le nom des dix villes présélectionnées sera annoncé en février 2021 et celui du lauréat communiqué un mois après.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°553 du 16 octobre 2020, avec le titre suivant : Un nouveau label pour la culture dans les territoires

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