Mission Bern, et maintenant les cent sites départementaux

France. Le calendrier est maintenant bien rodé. En mars est présentée la liste des dix-huit sites les plus importants à restaurer tandis que, quelques jours avant les Journées européennes du patrimoine et le tirage spécial du Loto, sont révélés les cent sites départementaux en péril (un par département). Si l’opération intéresse un peu moins aujourd’hui les grands médias nationaux, elle passionne la presse régionale pour qui c’est l’occasion de mettre en évidence un lieu choisi, on serait même tenté de dire « consacré » par le célèbre animateur de télévision.

C’est d’ailleurs bien l’objectif de l’opération : lui assurer un maximum de visibilité médiatique, sans rapport avec les montants en jeu. Ainsi le Loto du patrimoine apporte-t-il une vingtaine de millions d’euros par an (et un maximum de 300 000 € par site) quand le seul budget de l’État pour le patrimoine monumental est de 430 millions d’euros. Cette visibilité, relayée par la Fondation du patrimoine, permet d’inciter le public à faire un don. Ainsi, l’ancienne synagogue de Foussemagne (Franche-Comté) a reçu à ce jour 53 420 euros tandis que le Palazzu de Belgodere (Haute-Corse, voir ill.) a sensibilisé dix-neuf donateurs pour un montant 30 000 euros.

Stéphane Bern est la tête d’affiche d’un programme qui repose en grande partie sur la Fondation du patrimoine laquelle administre les candidatures déposées sur son site. Selon la fondation, une bonne moitié des sites départementaux ne sont pas protégés, avec une répartition à peu près équilibrée de financement public (48 %) et privé (41 %), le solde étant des sites associatifs. Symboliquement, l’animateur et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avaient choisi le château de Maison-Blanche à Gagny en Seine-Saint-Denis pour présenter la nouvelle liste de bénéficiaires. Cette grosse demeure (pas vraiment un château) du XVIIe siècle doit être réhabilitée pour accueillir un pôle d’apprentissage pour les jeunes en recherche d’emploi.