PARIS
Marta Gili décide de mettre fin à ses missions de directrice du Jeu de Paume. Un départ surprise bien préparé qu’elle explique au Journal des Arts.
Quand en juillet 2017 on posait la question à Marta Gili de savoir quand elle prévoyait de quitter ses fonctions, la directrice du Jeu de Paume soulignait que l’institution était une association et qu’elle bénéficiait d’un contrat à durée indéterminée.
« Je n’ai pas de date sauf si le conseil d’administration décide que je ne suis plus valable ou si moi-même je suis tentée par d’autres aventures », précisait-elle en évoquant son désir de retourner à terme à Barcelone, sa ville natale et cadre de sa carrière jusqu’à son départ de la direction du département Photographie et Arts visuels de la Fundacio La Caixa pour la direction du Jeu de Paume, en octobre 2006.
Après douze années passées à la tête de l’institution parisienne, le départ de Marta Gili à 61 ans marque donc ce désir de changer de latitude et de mener en Espagne d’autres projets liés à la création contemporaine.
« Je quitte le Jeu de Paume parce que je considère que les objectifs que je m’étais fixés à mon arrivée sont atteints. Je crois que c’est le moment de passer la main à quelqu’un d’autre car les institutions publiques comme le Jeu de Paume n’appartiennent à personne, du moins pas à leurs directeurs ou directrices », confie-t-elle ce mercredi 25 juillet au Journal des Arts.
« Il faut donner l’opportunité à quelqu’un d’autre de représenter ce lieu et de lui donner une nouvelle force. Je vais continuer en tant qu’indépendante à travailler avec d’autres institutions et, surtout, je souhaite écrire, ce qu’il m’était difficile de faire quand je gérais une institution. Ma vie sera à Barcelone et à Strasbourg où habitent ma fille et mon fils », poursuit-elle.
L’ouverture mardi 16 octobre 2018 des expositions « Dorothea Lange », « Ana Mendieta » et « Alejandro Cesarco » marquera son dernier jour à la tête de l’établissement et la rétrospective « Dorothea Lange » son dernier co-commissariat. La place toute particulière accordée aux femmes photographes a été, à ce titre, l’un des grands axes de sa ligne éditoriale. 45% des auteurs exposés depuis douze ans au Jeu de Paume sont des femmes.
Rétrospectives ou monographies inédites dévolues à un auteur historique ou consacrées à un artiste contemporain sont également emblématiques de son travail, tout comme la place particulière donnée à la vidéo ou celle accordée aux travaux relatifs aux tourments et conflits de notre époque.
Lorsque, pour ses dix ans à la tête de l’institution, Marta Gili a demandé à Georges Didi-Huberman de travailler sur le thème du soulèvement, cette commande a marqué son besoin d’établir d’autres réflexions sur le médium. Pour cette femme de conviction à la conscience politique vive, le thème n’était pas innocent. Dans la programmation 2019 que signe Marta Gili, l’exposition thématique sur la vitesse de la circulation des images s’inscrit également dans cette veine.
Pour l’heure, le Jeu de Paume se prépare à recevoir les candidatures au poste de directeur d’ici vendredi 14 septembre 2018 à minuit, date limite de leurs réceptions. Un comité d’évaluation composé d’experts et présidé par Alain-Dominique Perrin, président de l’association du Jeu de Paume, est en cours de constitution.
Fin octobre 2018, le conseil d’administration de l’institution devrait annoncer le nom du successeur de Marta Gili qui, en 2006, compta parmi les rares recrutements à l’international.
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Marta Gili quitte la direction du Jeu de Paume
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