PARIS
La programmation du nouveau directeur, Quentin Bajac, passé par les États-Unis, se met en place. Les espaces seront fermés pour travaux pour six à sept mois à partir de juillet 2020.
Paris. De juillet 2020 à janvier 2021, le Jeu de paume sera fermé pour remise en conformité aux normes relatives à la sécurité incendie, entre autres travaux. Cette fermeture avait été régulièrement repoussée du temps de Marta Gili, sa prédécesseur. « Cela n’amuse personne de fermer pour six mois », explique Quentin Bajac.
Pendant la fermeture, le nouveau directeur du centre d’art ne s’interdit pas d’établir un partenariat avec une autre institution parisienne ou francilienne ou avec un établissement en régions, en plus du château de Tours dont le Jeu de paume assure la programmation photo depuis 2010. « Des discussions sont en cours », indique-t-il. Au-delà du contexte actuel, Quentin Bajac émet le souhait de voir « se nouer des collaborations avec des lieux dévolus ou non à l’image ».« J’ai regretté à New York le manque de collaboration entre les institutions, précise-t-il. Certes il y a aussi une compétition entre institutions à Paris. Néanmoins nous dépendons tous des deniers publics que ce soit ceux de l’État ou de la Ville de Paris. »
En attendant, Quentin Bajac modifie dès l’automne la programmation 2019 avec le report de l’exposition très attendue « Le supermarché des images », sous le commissariat de Peter Szendy, convié par l’ancienne directrice des lieux. « L’exposition a été décalée au printemps 2020 car j’ai estimé qu’elle nécessitait encore quelques mois de travail », explique Quentin Bajac. À la place, ce dernier a fait venir l’exposition « Peter Hujar : Speed of Life », organisée en 2017 à New York par la Morgan Library & Museum, qui occupera l’espace du rez-de-chaussée tandis que l’œuvre de Zineb Sedira sera visible au premier étage.
« Peter Hujar » marque la première collaboration du Jeu de paume avec l’institution new-yorkaise. À l’automne 2021 se profile la collection Thomas Walther, axée sur les modernistes européens et américains et détenue par le Museum of Modern Art. Elle sera la première exposition conçue par Quentin Bajac. Un précédent, unique, de cette coopération entre les deux institutions remonte à « Lee Friedlander », présentée au MoMA avant le Jeu de paume en 2006. La nouvelle collaboration n’est pas étrangère aux liens conservés par l’ancien conservateur en chef de la photographie du MoMA avec les Étas-Unis. Toute nouvelle direction amène d’autres orientations. Quentin Bajac affirme ainsi « vouloir présenter plus de photographies américaines », mais aussi « programmer des monographies de figures reconnues qui n’ont pas eu droit de cité ou peu dans les institutions françaises »,à l’exemple de Michael Schmidt dont la première rétrospective en France se tiendra à l’été 2021.
L’autre grand projet est la reconfiguration de l’espace Satellite du Jeu de paume dévolu à la jeune création auquel il veut donner une plus grande visibilité en organisant à un rythme régulier un événement qui prendra pour sa première édition tout le bâtiment. « Mon modèle », mentionne-t-il, « c’est la “New Photography” du MoMA », un événement des années 1980 qu’il a réactualisé en l’ouvrant à toutes les formes de l’image et à un plus grand nombre d’artistes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Jeu de Paume au futur
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°529 du 20 septembre 2019, avec le titre suivant : Le Jeu de Paume au futur