PARIS
Actés depuis 2016, la nature, le calendrier et le montage financier des travaux du Grand Palais ont été présentés officiellement hier. C’est un lieu plus lisible et cohérent qui rouvrira entièrement (normalement) pour les JO de 2024.
Il y avait du beau monde lundi 12 février au Grand Palais pour présenter les travaux à venir du Grand Palais. Françoise Nyssen (en retard) s’était déplacée en personne, même l’ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabre était présent. C’est sous son mandat que la grande nef avait été rouverte en 2005 après 12 ans de fermeture et des premiers travaux sur la grande verrière qui perdait ses boulons. Seul manquait à l’appel Jean-Paul Cluzel, l’ancien patron de la RMN et du Grand Palais, à l’origine en 2011 du premier schéma d’aménagement et de financement.
Les grandes lignes du schéma final avaient été actées par Sylvie Hubac, qui avait pris la succession de Cluzel en 2016 ; Le Journal des arts les avait publiées en juin 2016. Seule nouveauté dans la présentation de lundi, une modification dans le montage financier et l’arrivée d’un sponsor, la maison de luxe Chanel. Si le coût des travaux - 466 millions - n’a pas changé, la part de l’Etat a diminué (entre la subvention du ministère de la Culture et la subvention du Grand Plan d’investissement) de 28 M€ passant de 316 à 288 M€. La baisse est couverte par du mécénat pour Universcience et surtout l’arrivée de Chanel pour 25 millions d’euros. La maison de luxe qui réalise ses somptueux défilés de mode sous la nef depuis 2005, va devenir son mécène exclusif. En contrepartie de ce qui n’est qu’une paille pour une entreprise non cotée dont le journal Le Monde révélait que son bénéfice annuel est de l’ordre d’1,3 milliard d’euros, Chanel va donner son nom à l’entrée monumentale sur l’avenue Wilson, continuer à avoir un accès privilégié pour ses défilés et sans doute organiser une grande exposition de mode. Le reste du financement est couvert par un emprunt de 150 M€ remboursable en 30 ans.
La présentation officielle avait cependant le mérite de bien rendre compte de la volonté recherchée de cohérence des trois bâtiments qui composent le Grand Palais. D’ailleurs un établissement commun sera créé pour mieux mutualiser les fonctions entre les deux entités. Le Palais d’Antin qui abrite le Palais de la découverte prend toute sa place dans le réaménagement d’ensemble. En témoigne, l’ouverture d’un axe public qui traverse du nord au sud le bâtiment intermédiaire, « la Rue des Palais », avec l’entrée principale sur le square Jean Perrin, desservant les Galeries nationales et le Palais de la découverte tout en donnant accès à une salle sur l’histoire des lieux, une galerie des enfants ou des auditoriums.
Les Galeries Nationales, où sont organisées les grandes expositions vont être modernisées et agrandies (+ 30 %). Mais c’est dans la grande nef du bâtiment Est qui fait face au Petit Palais, que se concentrent les enjeux les plus critiques. Une plateforme logistique, qui fait aujourd’hui cruellement défaut, sera installée en sous-sol sous une partie de la nef. Cette plateforme, desservant tous les espaces du « Nouveau Grand Palais » doit notamment permettre de réduire les temps d’installation et donc d’organiser plus de manifestations et ainsi augmenter les recettes de l’établissement. De même, les galeries privatisables qui entourent la nef seront entièrement accessibles au public augmentant de 24 % les surfaces locatives. De nouvelles sorties de secours permettront de doubler la jauge. Enfin, la température sera régulée dans la grande nef. Symbole de l’exploitation commerciale des lieux, des terrasses surplombant le bâtiment seront ouvertes face à la Seine ; les photos en service de presse laissent deviner qu’un restaurant y sera installé.
Le site doit fermer totalement en décembre 2020 pour une réouverture de la « Rue des Palais », de la Nef et des Grandes Galeries au printemps 2023 et du Palais de la découverte en juin 2024, juste à temps pour les Jeux Olympiques. Le lieu temporaire pour accueillir les manifestations pendant la fermeture n’a pas encore été fixé, pour l’instant la place de la Concorde tient la corde.
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Les travaux du Grand Palais sont (vraiment) lancés
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