PARIS
L'ancien président du Grand Palais, Jean-Paul Cluzel, a récusé mardi les assertions du Canard enchaîné, qui, en s'appuyant sur un rapport confidentiel de la Cour des comptes, lui impute des notes de taxis excessives et la location d'une "limousine" à grands frais.
Selon le Canard, à paraître mercredi, "Cluzel a claqué 410.000 euros en cinq ans en location de limousine et frais de taxi". En 2014, ajoute l'hebdomadaire, "95.090 euros ont été dépensés, soit près de 8.000 euros par mois" par l'ancien patron du Grand Palais, en place entre janvier 2011 et janvier 2016. Citant ce rapport confidentiel adopté le 15 mars et consacré à l'établissement public Réunion des Musées nationaux - Grand Palais, le Canard affirme en outre que la facture de la rénovation du Grand Palais "est en train d'exploser", victime d'une "dérive astronomique". Elle vient d'"augmenter de 75 millions d'euros, pour atteindre 541 millions d'euros", écrit le journal satirique.
"Le Canard me reproche d'avoir eu pour les besoins du service à RMN-Grand Palais une voiture qu'il qualifie de limousine et un chauffeur. Ainsi que d'avoir engagé des frais de taxis pour un montant extravagant.(...) Je n'ai jamais utilisé ce chauffeur à des fins personnelles", a réagi M. Cluzel, interrogé par l'AFP. Ce chauffeur, explique-t-il, "servait également pour les membres de la direction, les artistes, collectionneurs et invités, et pour le transport des plis". Quant à la voiture, "elle n'est pas une limousine mais une Peugeot 508. A ceci s'ajoutait un recours ponctuel aux taxis, notamment pour les heures très tardives et pour les invités quand mon chauffeur ne pouvait suffire à lui seul".
Selon M. Cluzel, qui a été nommé en 2016 à la tête du conseil d'administration de l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), "les chiffres exacts sont les suivants : 68.000 euros par an pour la Peugeot 508 et le chauffeur, y compris heures supplémentaires, carburant, assurances, entretien, cotisations sociales et taxes. Pour les taxis (pour le transport d'invités, artistes, grands collectionneurs, mécènes), c'est 3.366 euros par an." "Ce montant recouvre une période de plus de cinq ans, d'ailleurs entamée pour six mois sous mon prédécesseur", a-t-il fait valoir.
Répondant aux assertions du Canard sur le coût du projet (chiffré à 466 millions en février 2018), Emmanuel Marcovitch, président par intérim de la RMN - Grand Palais, a critiqué "les raccourcis trop rapides sur l'évolution du coût du chantier". Au départ en 2010, "le périmètre n'était pas le même, n'incluant pas notamment le Palais de la découverte", a-t-il rappelé. "Le chiffre de 466 millions d'euros, on l'a affiché en janvier 2016. C'est sur la base de ce chiffre que l'arbitrage a été pris par le gouvernement de lancer le projet à cette date. Depuis ce chiffre n'a pas bougé", a-t-il assuré.
Il a rappelé que la RMN allait faire un emprunt de 150 millions d'euros, une pratique "vertueuse", qui diminue le besoin d'argent public. Le projet, a-t-il souligné, est autofinancé à 40 % par l'établissement, l'Etat ne finançant que 60%. Il a aussi récusé que le projet asséchait les crédits affectés au patrimoine, alors qu'il ne concerne que 3 % du budget du ministère de la Culture, pour un bâtiment de 70.000 mètres carrés et 42.000 mètres carrés de toitures, qui n'a jamais été rénové dans son ensemble depuis 1900.
Cet ambitieux chantier doit permettre à l'horizon 2023 une rénovation d'ensemble mais aussi augmenter les espaces d'exposition, et créer une grande rue intérieure sur laquelle donneront des salles et des commerces.
Cet article a été publié par l'AFP le 18 septembre 2018.
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Grand Palais : épinglé pour ses dépenses, l'ex-président se défend
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