Vol

Le voleur de La Joconde : malfaiteur ou héros national ?

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 23 août 2011 - 352 mots

DUMENZA (ITALIE) [23.08.11] - Il y a 100 ans, un inconnu, Vincenzo Perugia, parvenait à dérober le célèbre tableau de Léonard de Vinci dans le but, affirmait-il, de le restituer à l’Italie, son pays d’origine. Aujourd’hui certains le considèrent encore comme un héros national.

Le 21 aout 1911, Vincenzo Perugia, réussissait à voler la Joconde. Cet ouvrier italien connait bien les lieux puisqu’il y a travaillé à la pose de la vitre protégeant le tableau. Il n’a donc aucun mal à emporter le chef-d’œuvre sous son bras. Le portrait est finalement retrouvé deux ans plus tard à Florence où Perugia tentait de le vendre à un antiquaire. Même si l’histoire se termine bien, ce vol a eu un impact important à l’époque. Il a entrainé le renvoi du directeur du musée du Louvre et augmenté la célébrité du tableau.

Vincenzo Perugia s’est toujours défendu d’avoir volé le tableau pour son profit personnel, insistant sur le caractère patriotique de son acte. Il pensait que le tableau, pourtant acquis légalement par François 1er, après la mort de de Vinci, avait été saisi par Napoléon Bonaparte à la fin du XVIIIe siècle. Jugé en Italie, en 1913, il a été condamné à 7 mois de prison, une faible peine en comparaison de la nature du délit.

Aujourd’hui la question refait surface : Vincenzo Perugia voleur ou héros national ? Dans sa ville d’origine, Dumenza, en Italie du Nord, une pièce de théâtre « Le procès de Vincenzo Perugia », célèbre le centenaire de ce vol. Le metteur en scène, Simone Toffanin, assume totalement ce parti pris, considérant cet acte comme héroïque. Le maire de la ville, Corrado Nazario Moro reste lui aussi ambigüe, même s’il déclare à l’AFP « Nous ne voulons pas devenir connus en tant que ville natale du voleur de Mona Lisa ».

Depuis son retour définitif au Louvre, après la Seconde guerre mondiale, la Joconde n’est sortie du musée parisien que deux fois, en 1963 aux Etats-Unis et en 1974 à Moscou et Tokyo. Aujourd’hui, les conservateurs du musée se refusent à la prêter, la jugeant trop fragile pour être transportée.

Légende photo

Vincenzo Perugia - Source Wikimedia

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