MILAN / ITALIE
Suite à l’alerte de la présidente du Louvre, la région italienne s’est offerte pour exposer la toile de Léonard de Vinci.
![Des visiteurs patientent dans la file d'attente avant d'accéder à La Joconde © Photo Ludovic Sanejouand, 2020](/sites/lejournaldesarts/files/styles/libre_w468/public/2022-05/leonard-de-vinci-la-joconde-vitre-blindee-visiteurs-salle-des-etats-musee-du-louvre-copyright-photo-ludovic-sanejouand-2020.jpg?h=1851c7f5&itok=UdfV7nUA)
Qui sait si Mona Lisa n’opposerait pas son énigmatique sourire à la proposition de la conseillère culture de Lombardie. Celle de lui faire retraverser les Alpes pour la protéger de l’état de délabrement dans lequel verserait le Louvre. « Nous sommes prêts à l’accueillir » a déclaré Francesca Caruso en lisant la lettre adressée par la présidente-directrice du musée parisien à la ministre de la Culture Rachida Dati.
S’alarmant des infiltrations, des fuites, des infrastructures vétustes et « des fluctuations de température inquiétantes qui mettent les œuvres en danger », la Lombardie s’offre comme refuge de La Joconde. Un refuge qui pourrait s’annoncer encore plus encombré que la salle des États où trône habituellement la toile de Léonard de Vinci et dans laquelle se massent des milliers de touristes.
![Léonard de Vinci (1452-1519), La Joconde (c. 1503/1519) - Musée du Louvre](/sites/lejournaldesarts/files/styles/libre_w800/public/2018-03/joconde.jpg?h=87a2facd&itok=ne4aY82o)
Francesca Caruso veut en effet en faire l’une des attractions des Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026. « Ce serait le meilleur moyen de rendre cette splendeur du génie italien accessible au grand public qui viendra en Lombardie et décidera de visiter les œuvres de Léonard de Vinci dans ce que j’aime appeler le "circuit Vinciano" » explique-t-elle.
Si les médias transalpins ont largement relayé les vicissitudes du musée parisien y trouvant un écho au manque de moyens qui affectent le patrimoine de la péninsule, la proposition de Francesca Caruso n’est pas prise au sérieux. L’idée de promouvoir un territoire ou un évènement avec une œuvre d’art iconique est jugée anachronique. Celle que le Louvre puisse se séparer de l’une des toiles les plus célèbres au monde inenvisageable. Quant à celle de caresser le chauvinisme culturel dont certaines adeptes crient encore « Rendez-nous la Joconde ! » simplement ridicule. Ils sont de moins en moins nombreux en Italie à croire à la légitimité d’une hypothétique demande de restitution d’une œuvre emportée par son auteur en France et qu’il a de son vivant cédé à son mécène François 1er.
La réponse à la proposition de Francesca Caruso ne peut donc qu’être un sourire. Le même peut-être que celui que pourrait arracher à Mona Lisa le souvenir de son dernier franchissement des Alpes. C’était en 1914. Après avoir été dérobée en 1911 par Vincenzo Peruggia, elle a été retrouvée à Florence et exposée à travers toute l'Italie dans une grande tournée d'adieu avant de retrouver sa place au Louvre. Une place qui peut être parfois inconfortable mais qu’elle n’est pas près de quitter.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
![](https://www.lejournaldesarts.fr/sites/lejournaldesarts/files/styles/landscape_w150/public/2022-05/leonard-de-vinci-la-joconde-vitre-blindee-visiteurs-salle-des-etats-musee-du-louvre-copyright-photo-ludovic-sanejouand-2020.jpg?h=1b95edd8&itok=mqlSgjRa)
La Lombardie propose d’accueillir La Joconde
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €