NEW YORK / ETATS-UNIS
Dans un courrier adressé aux adhérents du Metropolitan Museum of Art, Max Hollein se présente et esquisse quelques directions.
Max Hollein, nommé directeur du musée new-yorkais en avril dernier, a pris ses fonctions début août et a voulu s’adresser directement aux adhérents du musée par un long courrier envoyé à chacun d’eux. Il y présente son parcours et sa vision du rôle de l’institution, en précisant l’importance de nouer un dialogue avec les différents acteurs engagés dans la vie du musée, dont les visiteurs et adhérents en particulier.
Dans un style très anglo-saxon, mêlant enthousiasme personnel et ton élogieux, le nouveau directeur se réjouit d’avoir rencontré, dans tous les services, autant de personnes motivées, dont l’attachement à l’institution s’exprime par « leur enthousiasme authentique, leur expertise incomparable, leur présence de longue date, leur implication visible ». Il insiste en début et fin de courrier sur les occasions d’échanger avec lui au cours des événements organisés par le musée ou par mail.
En revenant sur les postes qu’il a occupés, dont celui de directeur du musée des Beaux-Arts à San Francisco, Max Hollein rappelle sa familiarité avec les Etats-Unis et New York en particulier, qu’il connait bien pour y avoir vécu durant cinq années lorsqu’il travaillait à la Fondation Guggenheim Associant ces étapes professionnelles à sa vie personnelle, il dresse par ailleurs le portrait d’un homme à la vie de famille traditionnelle. Cependant il se garde bien d’évoquer sa candidature malheureuse au Musée national d’art moderne du Centre Pompidou.
La seconde partie du courrier est consacrée à la question des missions accordées aux musées dont les collections sont interculturelles, dans un contexte où les polémiques sont nombreuses. Max Hollein rappelle l’objectif premier « de rassembler toutes les cultures du monde en un seul lieu ». Il précise toutefois que le monde a changé depuis l’émergence des grands musées et qu’il est désormais nécessaire d’apporter une « diversité de perspectives et points de vue » pour présenter les objets de toutes les collections, prenant en considération « leur qualité artistique, leur pertinence dans l’histoire de l’art mais également leurs rôles propres et leurs contextes souvent extrêmement significatifs ».
Le directeur parle à quatre reprises de « musée encyclopédique », plutôt que d’utiliser l’expression « musée universel », associée à la Declaration on the Importance and Value of Universal Museums, signée par 18 institutions internationales en 2002 (dont le Met et le Louvre) et qui avait beaucoup fait réagir, notamment en lien avec l’épineuse question des provenances et restitutions refusées de nombreux objets. Toutefois, la frontière floue entre les deux expressions ne manquera probablement pas de relancer les débats et Max Hollein prend soin de mentionner « l’incroyable combinaison d’opportunité et de responsabilité » d’un musée comme le Met.
Il évoque par ailleurs les prolongements de l’action des musées en dehors de l’espace d’exposition même et insiste sur les missions d’éducation culturelle qui doivent désormais « être réalisées au-delà des frontières physiques d’un établissement ». La diffusion des récits portés par les objets des collections du Met doit selon lui se faire à l’échelle mondiale.
Au-delà de cette démarche inhabituelle – en tout cas en France - il faudra cependant attendre encore quelques temps pour savoir précisément quelles directions seront empruntées par Max Hollein.
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Le nouveau directeur du Met écrit aux adhérents du musée
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