LONDRES / ROYAUME-UNI
Le musée a fait estimer par une société extérieure que la numérisation de ses collections rapporterait dix fois leur coût.
Le Musée d’histoire naturelle de Londres a annoncé un projet de numérisation de ses collections, - 80 millions d’objets -, afin de les rendre gratuites et directement accessibles à tous. Cela suppose une augmentation non négligeable de son investissement financier : des dizaines de millions de livres sterling.
La numérisation d’un spécimen passe par l’ajout de informations le concernant dans une base de données en ligne : où et quand il a été collecté, qui l’a trouvé, numérisation… Aujourd’hui, 4,9 millions de spécimens ont été numérisés : 28 milliards d’enregistrements ont été générés à partir des 429 000 éléments mis en ligne par le musée au cours d’une période de six ans.
La collection du musée est l’une des plus importantes au monde, d’où l’intérêt majeur de sa numérisation totale qui permettra d’accélérer le rythme des découvertes scientifiques. Seulement 6 % de ses collections sont aujourd’hui numérisées, pourtant elles ont déjà permis d’établir la biodiversité végétale de base en Amazonie, de trouver des cultures de blés plus résistantes aux changements climatiques ou encore de soutenir les recherches menées sur les potentielles origines zoonotiques du covid-19.
Des analyses ont été réalisées par la société Frontier Economics Ltd pour déterminer si cette numérisation permettrait au musée de générer des retombées économiques malgré le coût élevé de l’opération. Le rapport a donné une réponse favorable pour les cinq secteurs étudiés : la conservation de la biodiversité, les espèces envahissantes, la recherche et le développement agricole, les découvertes de médicaments et l’exploration minérale.
Les résultats obtenus demeurent cependant limités : ils ne fournissent qu’une valeur potentielle, qui plus est limitée à ces cinq domaines précis. Les bénéfices pourraient s’élever à plus de 2 milliards de livres sterling (2,3 milliards d’€) soit dix fois les coûts.
Les recherches ont été financées dans le cadre de la création d’un centre scientifique et de numérisation au Harwell Science and Innovation Campus, situé dans l’Oxfordshire. Il devrait voir le jour d’ici 2026 et conservera plus de 27 millions de spécimens en provenance du Musée d’histoire naturelle.
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Le Musée d’histoire naturelle de Londres espère générer indirectement 2,3 milliards d’euros
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