Le Musée des beaux-arts de Brest va externaliser ses réserves

Brest Métropole vient d’officialiser la construction d’un pôle de conservation pour accueillir les réserves du Musée des beaux-arts de la ville. Elles seront externalisées dans un bâtiment neuf qui sera érigé dans la zone d’activité du Vern, à proximité du centre-ville de Brest. Les travaux devraient démarrer fin 2026 ou début 2027 et s’achever fin 2028. Le déménagement des œuvres est quant à lui prévu d’ici le printemps 2029.

L’appel à projets doit être lancé dans le courant du mois pour la construction du nouveau bâtiment, qui comportera un seul étage et s’étendra sur 1 500 à 2 000 m². Outre les réserves, ce pôle de conservation accueillera des ateliers techniques de restauration des œuvres, dont un espace de menuiserie et de fabrication de cadres. Le site pourra recevoir du public ponctuellement, l’objectif étant aussi de faire de la médiation en « montrant l’envers du décor » comme le souligne Yann Guével, vice-président de Brest Métropole chargé des finances.

Le bâtiment sera conforme aux normes actuelles de conservation d’œuvres, contrairement aux réserves actuelles. Réza Salami, adjoint au maire de Brest en charge de la culture, confirme que ces dernières « ne réunissent pas les conditions de sauvegarde nécessaires pour la bonne conservation des 15 000 œuvres des collections du musée ». S’il a un temps était envisagé de réaménager les réserves du site actuel, l’option a vite été écartée. « Les conditions actuelles de conservation sont telles que des champignons apparaissent parfois sur les peintures, ce qui coûte très cher à restaurer. Repenser un véritable centre de conservation sur le site actuel implique d’énormes contraintes constructives et climatiques. On s’est vite rendu compte que ce n’était pas réalisable » explique Yann Guével.

« C’est un choix pour les cinquante ans à venir, qui permettra d’avoir de la place pour de nouvelles acquisitions » se félicite la directrice du musée Sophie Lessard, pour qui l’éloignement des réserves ne sera pas un problème. « Tous les projets menés aujourd’hui dans les musées dissocient les réserves des espaces d’exposition ».

Le budget de l’opération est fixé à neuf millions d’euros, qui seront financés par Brest Métropole avec le soutien de l’État. La collectivité compte également solliciter des financements auprès de la Région et du Département.

Une fois l’externalisation des réserves achevée, le chantier de rénovation et d’agrandissement du Musée des beaux-arts pourra débuter. L’établissement, détruit par les bombardements en 1941, n’a pas fait l’objet de travaux d’envergure depuis sa réouverture en 1968. Avec l’ouverture du pôle de conservation, une place conséquente sera libérée et le musée devrait ainsi pouvoir exposer trois fois plus d’œuvres d’art (seules 180 à 200 œuvres sont actuellement présentées dans les salles). Le parcours muséographique repensé se prolongera dans l’ancienne bibliothèque située juste en face et inoccupée depuis 2016, qu’il est prévu de réhabiliter. Les travaux, estimés à près de 30 millions d’euros, comprendront également la création d’un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP).

Le Musée des Beaux-arts de Brest est le principal musée d’art de la ville. D’autres institutions célèbrent le patrimoine brestois, à l’instar de la Tour Tanguy (bâtie au XIVe siècle) et du Musée national de la Marine, situé dans le château de Brest. L’art contemporain est mis à l’honneur par le centre Passerelle, labellisé Centre d’art contemporain d’intérêt national (CACIN).