PUNAAUIA / TAHITI
Agrandi et modernisé dans sa scénographie, il rend compte de la richesse culturelle des archipels polynésiens.
Te Fare Iamanaha. Tel est le nouveau nom du musée de Tahiti qui vient de rouvrir à Punaauia, sur l’île de Tahiti (Polynésie française). Auparavant appelé Te Fare Manaha, l’ajout du « Ia » renforce, en tahitien, l’importance et la solennité du lieu. Le nom complet du musée accorde désormais la préséance à la langue locale, en s’appelant Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des Îles. Ouvert en 1975, l’établissement est depuis 2004, comme tous les équipements culturels de Polynésie française, géré par la collectivité d’outre-mer.
Entièrement rénové pendant 4 ans et demi, le musée a bénéficié des financements de la collectivité et de l’État dans le cadre du contrat de projets 2015-2020 pour un montant de 7 millions d’euros. Il permet d’exposer 600 pièces liées au patrimoine de l’Océanie, et plus particulièrement polynésien, sur 1 400 m², au lieu de 900 auparavant. Une mise à neuf grâce à laquelle Te Fare Iamanaha souhaite affirmer sa volonté de rayonner dans le Pacifique mais également à l’international.
La nouvelle salle de l’exposition permanente, conçue par l’architecte Pierre-Jean Picart, en collaboration avec le scénographe parisien Adrien Gardère, invite à une navigation libre à travers les spécificités culturelles et naturelles des 5 archipels de Polynésie française : la Société, les Tuamotu, les Gambiers, les Australes et les Marquises. L’exposition comprend également une section consacrée à la Polynésie orientale (Iles Cook, Nouvelle Zélande, Hawaii et Rapa Nui) ainsi qu’aux îles Samoa, Tonga et Fidji, souhaitant souligner le fond culturel commun qui unit les populations polynésiennes au-delà des frontières actuelles.
L’espace est décloisonné, avec le moins de vitrines possibles afin d’offrir de la fluidité dans le parcours des visiteurs et un dialogue des œuvres entre elles. La nouvelle scénographie met en avant la culture des sociétés polynésiennes par grandes thématiques : peuplement des îles, navigation, religion et marae, rites funéraires, pêche, vie quotidienne, tatouage, danse, musique. La fin du parcours aborde aussi les transformations de ces sociétés suite aux contacts entre polynésiens et occidentaux. La médiation classique s’accompagne de multimédias interactifs, d’écrans tactiles et de films d’animations. Une visite par audioguide est disponible en français, tahitien, anglais et espagnol.
Pour cette réouverture, Te Fare Iamanaha a signé des accords de coopération avec plusieurs musées européens comme le British Museum, le Museum of Archaeology and Anthropology of Cambridge, ou le Musée du quai Branly, afin d’enrichir son parcours d’une vingtaine d’objets emblématiques. Parmi eux figurent la célèbre statue du dieu A’a des Australes, un maro kura (ceinture de chef) de Tuamotu, la statue du dieu Rongo de l’île de Mangareva et le majestueux costume du deuilleur tahitien ; tous prêtés par le British Museum pour trois ans. Le Musée du Quai Branly a quant à lui déposé un taavaha (coiffe de plumes noires) des Marquises ainsi qu’un fragment de maro’ura. Une vingtaine d’œuvres seront ainsi présentées en plus des 600 de la collection du musée, dont certaines très peu montrées pour des raisons de conservation, comme les collections de tapa ou d’oiseaux naturalisés. Le jardin botanique a aussi été réaménagé, et conclut la visite en rappelant le lien entre les polynésiens et leur environnement.
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Le Musée de Tahiti rouvre ses portes après 4 ans et demi de travaux
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