On pensait ne plus jamais voir de maro ’ura. Ces ceintures de plumes portées par les grands chefs sacrés en Polynésie, symboles de sacralité et d’autorité qui se transmettaient dans les lignées, ont disparu au cours d’un XIXe siècle marqué par la conversion des autochtones au christianisme : elles sont cependant demeurées dans les mémoires des Polynésiens et les récits des voyageurs occidentaux du XVIIIe siècle, comme James Cook.
Mais voilà qu’au Musée du Quai Branly, en 2016, l’anthropologue Guillaume Alevêque a reconnu une pièce textile composite comme étant… un fragment de maro ’ura ! Cet objet de prestige, autrefois conservé au Musée de l’homme, est aujourd’hui à l’honneur. Certes, la pièce dans sa vitrine apparaîtrait presque modeste, si l’exposition autour de ce trésor de l’histoire polynésienne ne lui redonnait vie. Ses plumes, dont il ne reste que quelques traces, apparaissent ainsi dans leur éclat sur d’autres pièces soulignant la même sacralité et puissance : une cape hawaïenne du XVIIIe siècle aux plumes rouges et jaunes, dans laquelle le grand chef apparaissait flamboyant, des éventails, un casque ou encore un sceptre qui n’avait pas été montré depuis un siècle, restauré pour retrouver un peu de sa superbe… À travers ces objets, ce sont aussi les chants des oiseaux, les paysages, les musiques, les danses et les divinités de Polynésie qui s’invitent au Musée du quai Branly – avant que le maro ’ura ne les rejoigne : au terme de l’exposition, il sera déposé au Musée de Tahiti et des îles pour une durée de cinq ans, renouvelable.
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Le Maro ’ura retrouvé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Le Maro ’ura retrouvé