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Le musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne au ralenti

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 11 juin 2024 - 393 mots

La chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes note un décrochage de la fréquentation du musée stéphanois, ainsi qu’un désinvestissement dans les expositions temporaires.

Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne. © Daniel Villafruela, 2014, CC BY-SA 3.0 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saint_%C3%89tienne-Mus%C3%A9e_d%27Art_et_d%27Industrie_VP-20140328.jpg
Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne.

Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis 2019, le Musée d’art et d’industrie et le Musée de la mine ont fusionné en un pôle muséal stéphanois. Une décision appréciée par la cour régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes, dans son bilan portant sur les exercices 2018 et suivant. Comme dans d’autres villes et agglomérations, cette réunion d’établissement permet d’économiser, notamment sur les postes de direction. La CRC note néanmoins que la comptabilité commune du pôle ne permet pas d’avoir de données fines sur le Musée d’art et d’Industrie.

La ville de Saint-Étienne se prive ainsi de données budgétaires précieuses dans le pilotage d’un musée à l’orée de grands changements. Réhabilité en 2001 par Jean-Michel Wilmotte, sur un projet scientifique et culturel de 1993 porté par Nadine Besse, et faisant la part belle aux collections industrielles, le Musée d’art et d’industrie offre un parcours vieillissant et sériel, segmenté en trois grandes productions : cycles, rubans et armes. Jugée sévèrement par la CRC (notamment pour la partie cycle, qui est pourtant la première collection française en la matière), la muséographie est en cours de renouvellement, avec l’inauguration l’année passée d’un premier étage redonnant une place aux collections de beaux-arts et d’arts décoratifs du musée.

La CRC salue le « pragmatisme » du nouveau PSC, commun aux deux établissements, adopté en 2021, qui réactualise les notions de territoire et d’industrie, définis de manière aujourd’hui obsolète dans le parcours de 2001. Le PSC fait le constat d’une diminution des expositions temporaires qui pénalise la fréquentation du musée, constat partagé par la CRC. De quelque 50 000 visiteurs en 2011, le Musée d’art et d’Industrie en attire désormais 30 000 dans ses bonnes années. La baisse du nombre d’expositions temporaires et du budget alloué à ces événements apparaît comme une explication plausible de l’érosion de cette fréquentation.

Le musée stéphanois est pourtant reconnu pour la qualité de ses parcours temporaires, qui traitent de sujets industriels et économiques par un prisme historique et artistique. Cette approche devrait se retrouver dans le futur parcours permanent, renouvelé étage par étage. La ville de Saint-Étienne mobilise en effet des dépenses d’investissement depuis 2021 (600 000 € pour les nouveaux espaces permanents, 68 000 € par an pour la politique d’acquisition), un effort qu’il faudra intensifier pour moderniser les parcours cycles et armes du musée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°635 du 7 juin 2024, avec le titre suivant : Le musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne au ralenti

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