Fermé pour travaux, le musée de Boulogne-Billancourt se visite actuellement par ses jardins, dans une mise en bouche avant la future nouvelle galerie et les pavillons restaurés.
BOULOGNE-BILLANCOURT - La grande palissade est immanquable à la sortie du métro : le Musée départemental Albert-Kahn est bien en travaux ! Le nouveau bâtiment, conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma, est quasiment sorti de terre. Un grand panneau indique aussi une billetterie et un point de rendez-vous pour les visites : le conseil départemental des Hauts-de-Seine entend le faire savoir, les jardins Albert-Kahn restent ouverts pendant les travaux.
Certes, les visites sont guidées et proposées sur réservation seulement, à hauteur de six créneaux horaires par semaine (1). « Les travaux sur les multiples édifices des jardins rendent obligatoire ce système de visites pour des raisons évidentes de sécurité », indique-t-on au conseil départemental.
Passé la barrière, le visiteur entre dans un domaine où l’onirique semble roi, le jardin conservant son charme bucolique et hors du temps, bien qu’entrecoupé de palissades de chantier. Car si la nouvelle galerie d’exposition fait entrer le musée dans l’architecture contemporaine, neuf bâtiments originels bénéficient d’une nécessaire cure de jouvence, des travaux dont le budget global est estimé à 26,7 millions d’euros. Dans les 4 hectares de ce « parc à scènes », les quelque 72 000 photographies et autochromes de la collection vont servir à restituer l’atmosphère du jardin et les visées de la fondation créée par le banquier mécène Albert Kahn (1860-1940).
Les fabriques japonaises construites entre 1898 et 1909 ont été démontées et remontées grâce à un partenariat avec l’université de la Sorbonne. Une cérémonie rituelle japonaise a marqué la fin des travaux en avril 2016. La serre monumentale du jardin à la française est entièrement bâchée pour remonter ses structures métalliques. À terme, les ailes latérales de la serre abriteront des salles sur l’histoire des jardins et la grange vosgienne sera l’occasion d’interroger la notion de « patrimoine végétal ».
Derrière la roseraie et le verger, l’ancienne administration du musée va faire place à un espace d’exposition questionnant « la fabrique des images » voulue par Albert Kahn, qui envoya une douzaine d’opérateurs photographiques par le monde pour créer les « Archives de la planète », dans l’idée, utopique, d’une encyclopédie des pratiques culturelles sur tous les continents. L’ancienne galerie d’exposition, construite en 1990, permettra de créer un auditorium et une salle de conférences. Au fond du jardin, l’ancien bâtiment abritant les autochromes sera ouvert à la visite : la salle des plaques, lieu originel de conservation, sera remontée dans l’objectif d’accueillir des performances d’artistes.
Autrefois accessibles en entrée libre, les jardins seront englobés dans la visite du futur musée lors de son ouverture en 2018.
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Le musée Albert-Kahn rouvrira en 2018
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(1) Renseignements et horaires des visites : albert-kahn.hauts-de-seine.fr
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Les jardins du musée départemental Albert Kahn. © Photo : CD92/Olivier Ravoire.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°479 du 12 mai 2017, avec le titre suivant : Le musée Albert-Kahn rouvrira en 2018