BOULOGNE-BILLANCOURT
En raison de la défaillance d’un prestataire, le musée réputé pour sa collection d’autochromes n’ouvrira qu’en 2021.
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il faudra patienter encore un peu pour arpenter les « engawa » du Musée Albert-Kahn, ces coursives japonaises conçues par l’architecte Kengo Kuma pour le musée boulonnais. Inspirée par l’art de l’origami, l’extension du musée était censée ouvrir ses portes en 2019, mais le conseil départemental des Hauts-de Seine, propriétaire des lieux, vient d’annoncer que l’ouverture était repoussée en 2021 à la suite de « retards de chantier ». Car si le bâtiment est sorti de terre, tout l’agencement intérieur reste à faire, le chantier ayant été à l’arrêt pendant de longs mois.
C’est la « défaillance » d’un prestataire qui a contraint le conseil départemental à résilier un contrat majeur. Entre les procédures judiciaires et le calendrier imposé par le processus d’appel d’offres prévu par le code des marchés public, cet aléa se traduit par un retard de deux ans dans le chantier. Un nouveau prestataire est en cours de désignation.
Un contretemps malvenu pour un des projets culturels phares des Hauts-de-Seine, qui attise l’impatience et l’intérêt des riverains comme des passionnés d’art ou d’horticulture. Avec la rénovation de neuf bâtiments, la construction d’une extension de 2 300 mètres carrés et près de 27 millions d’euros investis par le Département, le nouveau Musée Albert-Kahn doit être un élément central de la « Vallée de la culture », ce réseau culturel promu par Patrick Devedjian, président du conseil départemental.
Tout n’est pas sombre : les jardins, inscrits au titre des monuments historiques en décembre 2015, seront inaugurés en septembre 2019, lors des Journées européennes du patrimoine. Actuellement, ils sont accessibles à la visite sur réservation. Pour l’occasion, forêts vosgienne et bleue, jardins anglais et français, roseraie et village japonais auront été mis en lumière à l’aide de 450 projecteurs et équipements divers pourvus de 1 827 ampoules LED basse tension. Cette ouverture devrait permettre au musée de développer une programmation culturelle in situ, à travers des expositions photo, des présentations et des visites guidées.
Autre motif de réjouissance : avant de redécouvrir les collections du musée en 2021, les « Archives de la planète », qui rassemblent une centaine d’heures de films et 72 000 autochromes (photographies colorisées), ont été mises en ligne en open data (1), en basse définition et à des fins non commerciales. Elles offrent une plongée documentaire dans les sociétés d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs entre 1909 et 1931.
Enfin, les équipes du musée poursuivent leurs activités culturelles : ateliers, expositions hors les murs, visites-conférences… Le 18 avril prochain, cent ans après sa réalisation, un film commandé conjointement par le service cinématographique de l’armée et Albert Kahn, restauré par le Centre national du cinéma, sera projeté à l’orangerie du Domaine de Sceaux. La soirée intitulée « Après la guerre, en dirigeable sur les champs de bataille » s’accompagnera de la lecture d’un texte inédit de et par Jean Rouaud (Prix Goncourt 1990 pour Les Champs d’honneur, éditions de Minuit).
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Réouverture retardée au Musée Albert-Kahn
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°519 du 15 mars 2019, avec le titre suivant : Réouverture retardée au Musée Albert-Kahn