Les opérations de secours sont ralenties par la guerre civile et les difficultés de communication.

Le séisme de magnitude 7,7 qui a touché la Birmanie vendredi 28 mars et notamment la ville de Mandalay (7 millions d’habitants) a fait de nombreuses victimes mais aussi endommagé le patrimoine. Les autorités birmanes ont fait état d’environ 2 900 morts et de 4 600 blessés. Ces chiffres sont encore provisoires et pourraient s’alourdir.
Le gouvernement du Myanmar (le nom officiel de la Birmanie) a indiqué que près de 3 000 bâtiments ont été endommagés dont 150 mosquées et pagodes, principalement à Mandalay l’ancienne capitale fondée au XIXe siècle, et à Rangoun dans le sud du pays, fondée au VIe siècle et capitale du pays de 1853 à 2005.
Parmi les destructions recensées figurent une tour de guet, une partie du mur d’enceinte et du palais royal de Mandalay datant du XIXe siècle, érigés sous la première dynastie birmane Konbaung. La pagode Hsinbyume, datant de 1816, ainsi que la pagode Sanamuni de Mandalay ont également été endommagées.
Le monastère en briques de Me Nu, vieux de 200 ans, situé au sud-ouest de Mandalay, aurait été complètement détruit. Non loin de là, au sud-est de la ville, la tour de la pagode Schwe Sar Yan, un important lieu de culture bouddhiste datant du XVIIe siècle, s’est effondrée. À l’ouest de Mandalay, le monastère New Masoeyein, haut de cinq étages, se serait également effondré. À Pindaya, plusieurs stupas (un monument spécifique au bouddhisme) ont été détruits. Des photos prises par l’Associated Press montrent des pagodes endommagées dans la capitale administrative du pays, Nay Pyi Taw.
On ne sait pas encore si les temples bouddhistes de Bagan, un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco datant du IXe siècle, situé à 16 km de l’épicentre, ont été touchés. Même si certains médias le rapportent, aucune image certifiée ne vient confirmer ces informations. À Bangkok, le World Monuments Fund a confirmé que le Bouddha couché du temple Wat Pho, datant du XVIIIe siècle, avait subi quelques dommages.
Depuis le coup d’État de 2021, lors duquel la junte militaire dirigée par Min Aung Hlaing a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, le pays est en guerre civile. Les forces de résistance, notamment le Gouvernement d’unité nationale (NUG) et diverses milices, se partagent environ la moitié du territoire, la junte conservant le contrôle des grandes agglomérations. Si le NUG a décrété un cessez-le-feu unilatéral après le séisme, la junte militaire a poursuivi ses attaques, notamment dans les États de Shan et de Sagaing, entravant les opérations de secours.
Le conflit a affaibli les infrastructures du pays, notamment les systèmes de santé, au point que le chef de la junte a lancé un rare appel à l’aide internationale. Dans le cadre de la mobilisation internationale, plus de 1 000 secouristes étrangers sont arrivés en Birmanie pour soutenir les services locaux. Les opérations de sauvetage ont permis de secourir environ 650 personnes des décombres, a rapporté l’AFP.
L’accès aux informations est toutefois difficile. La junte militaire impose notamment des coupures régulières d’Internet et des couvre-feux. Il est donc difficile de déterminer l’ampleur réelle de la catastrophe.
Comme l’a expliqué au Figaro Nathalie Feuillet, professeure de géophysique à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), le tremblement de terre au Myanmar serait comparable à celui de Kahramanmaras, qui a secoué la Turquie en février 2023 et fait près de 55 000 morts. En 2016, la Birmanie avait déjà connu un séisme de magnitude 6,8, qui avait causé quelques morts et endommagé plusieurs pagodes à Bagan.
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Le séisme en Birmanie a aussi endommagé le patrimoine
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