Royaume-Uni - Musée

La National Gallery propose elle aussi de dormir dans ses murs

Par Cordelia Hales · lejournaldesarts.fr

Le 9 avril 2025 - 527 mots

Pour ses 200 ans, le musée londonien invite un visiteur à dormir à côté des chefs-d’œuvre de l’aile rénovée Sainsbury.

Une nuit à la National Gallery. © National Gallery
Une nuit à la National Gallery.
© National Gallery

L'autrice Leïla Slimani avait déjà tenté l’expérience de dormir dans un musée, lorsqu’elle fut invitée à passer une nuit au Palazzo Grassi à Venise, une immersion qui l’amena à écrire Le Parfum des fleurs la nuit (2021). La National Gallery de Londres propose cette même expérience pour la nuit du 9 au 10 mai 2025 à celui ou celle qui sera choisie lors d’un tirage au sort à l’occasion de son 200e anniversaire et de l’inauguration de son aile Sainsbury après deux ans de rénovation. Les articles relatant cette annonce ne manquent pas d’invoquer le film de 2006 La nuit au musée. Leïla Slimani évoquait l’idée que, peut-être, « les objets prenaient vie une fois la nuit tombée ».

Le gagnant pourra, après avoir dîné dans le nouveau restaurant Locatelli situé dans l'aile Sainsbury, découvrir, accompagnée de la directrice des collections Christine Riding, une partie des 1 000 œuvres d’art – dont des Monet et des Titien – retraçant l’évolution de la peinture européenne entre le XIIIe et le XXe siècle. Le lendemain, il bénéficiera d’un petit déjeuner avant l’ouverture de l’aile à 10 h et passera la nuit sous la surveillance des gardiens de nuit dans un lit de luxe situé sur le pont reliant le bâtiment principal à l’aile de Sainsbury.

« C’est la première fois que nous avons une occasion aussi passionnante de repenser et rafraîchir la façon dont nous présentons l’une des plus grandes collections d’art au monde, sous un même toit », avait expliqué Christine Riding au Guardian. Le concours est ouvert jusqu’au 28 avril à 18 h pour les abonnés à la newsletter de la National Gallery, âgés de plus de 18 ans.

Si l’expérience n’est pas inédite, elle a rarement pris la forme d’un tirage au sort. En 2011, le Rubin Museum of Himalayan Art, situé à New York, avait proposé un Dreamover où les participants pouvaient dormir au musée aux côtés d’une œuvre spécifiquement choisie pour eux, après avoir répondu à un questionnaire sur le rêve. L’objectif était d’établir un lien intime entre le visiteur et l’œuvre, pour observer l’influence de l’art sur les rêves. Cette démarche scientifique s’accompagnait de conférences thématiques avec des philosophes et des neuroscientifiques. Bien que les résultats étaient parfois déroutants – un visiteur, par exemple, avait relaté sur un blog que, dormant sous une photographie d’une rue de New Delhi, il avait rêvé de business – l’expérience avait été globalement bien accueillie.

D’ailleurs, le New York Times indiquait en 2017 que, malgré les coûts très élevés de ces expériences nocturnes, les billets se vendaient toujours très rapidement. Par exemple, le Musée américain d’histoire naturelle de Manhattan avait proposé l’expérience, et, malgré le prix de 375 dollars par billet (342 euros), ceux-ci s’étaient écoulés en trois heures.

En France, ce genre d’expérience reste plus rare, bien que l’on se souvienne des campagnes publicitaires d’Airbnb permettant à un couple tiré au sort de passer une nuit dans la pyramide du Louvre et de savourer une coupe de champagne devant La Joconde. Cependant, le rêve s’était interrompu à 7 h du matin, laissant la place à la foule de visiteurs.
 

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