Le Centre des monuments nationaux veut aligner ses services scientifiques sur ceux du ministère, ce qui ne plaît pas aux syndicats.
PARIS - Par une pétition lancée début octobre, le Syndicat national des monuments historiques (SNMH) dénonce la réorganisation des services du siège du Centre des monuments nationaux (CMN), pilote parisien de l’opérateur de l’État gestionnaire de 96 monuments publics. Annoncée officiellement par Philippe Belaval – président du CMN depuis 2012 – à ses équipes en septembre 2013, elle devrait prendre effet le 1er janvier 2014 après avoir été votée en conseil d’administration (où les représentants des personnels sont minoritaires) début décembre.
Cette réorganisation vient défaire celle effectuée quatre ans plus tôt par Isabelle Lemesle. L’ancienne présidente – dont les méthodes de travail dénoncées par un rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles (lire le JdA no 355, 21 oct. 2011) ont pourtant laissé aux agents un souvenir unanimement douloureux – avait créé en 2009 une « direction scientifique » acclamée par le SNMH. Ce service, qui gère les ressources documentaires du CMN et la conservation-restauration de ses 110 000 biens mobiliers, devrait être absorbé en janvier dans une grande « direction de la conservation » qui le liera à l’actuelle direction de la maîtrise d’ouvrage. Une conservation à l’image de celle des monuments historiques au sein des directions régionales des Affaires culturelles et qui devrait être dirigée par Danièle Déal, actuelle directrice de la maîtrise d’ouvrage. Celle-ci travaillait aux côtés de Philippe Belaval à la direction des Patrimoines du ministère de la Culture.
Ce changement conduira à un « recentrement excessif sur les bâtiments au détriment des objets », selon la SNMH et plusieurs agents de la direction scientifique, dénonçant un mépris affiché de la présidence et direction générale pour les collections mobilières et les travaux de recherche. Si aucune suppression de poste n’est à prévoir, les missions seront cependant, d’après le président, amenées à évoluer.
La réforme est pourtant vue d’un œil positif par plusieurs administrateurs des monuments du CMN. « Une même conservation permettra de coordonner les calendriers de restauration immeubles et meubles », témoignent ces équipes sur le terrain, qui se réjouissent également de la perspective de voir redistribuer aux monuments certaines missions qu’Isabelle Lemesle avait « hyper centralisées » au siège. Par ailleurs, la direction de la communication du siège devrait être réduite à une mission rattachée à la présidence et se voir en partie directement assurée par les monuments. Aucun transfert de budget n’est cependant prévu.
L’équilibre à trouver entre le siège et les monuments est subtil. Nombreux sont les personnels du CMN à regretter que ces deux entités ne soient jamais regroupées au sein des mêmes réunions. « On nous impose une réorganisation (trois en treize ans) à chaque changement de présidence où chaque président fait le contraire de son prédécesseur et c’est aux agents (1 300 permanents au sein du CMN) de s’adapter », déplore Thomas Pucci, secrétaire général du SNMH.
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Le CMN réorganise sa conservation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°401 du 15 novembre 2013, avec le titre suivant : Le CMN réorganise sa conservation