PARIS [23.03.17] - Vade-mecum sur les procédures et création d'un pôle d'expertise : la ministre de la Culture a décidé de réformer la chaîne d'acquisition des musées nationaux à la suite d'un trafic de faux meubles XVIIIe ayant concerné le Château de Versailles.
Cette réforme fait suite au rapport que Audrey Azoulay avait commandé, avec les ministres de l'Intérieur et des Finances, après cette affaire révélée en juin 2016, a-t-on précisé jeudi au ministère de la Culture. Deux antiquaires, dont l'un était considéré comme un expert en sièges du XVIIIe, sont accusés d'avoir vendu au Château de Versailles pour 2,7 millions d'euros, entre 2008 et 2012, des copies récentes en les faisant passer pour des meubles d'époque. Ils avaient été mis en examen pour escroquerie et blanchiment en bande organisée.
Première mesure décidée par la ministre : un vade-mecum, destiné aux conservateurs et aux chefs d'établissements ainsi qu'aux commissions d'acquisition internes des musées. Ce document « pose les principes devant organiser les procédures et la déontologie à respecter dans les processus d'acquisition. » Il vise notamment à instaurer davantage de collégialité entre les conservateurs, à constituer des dossiers d'acquisition mieux renseignés et à soumettre les objets devant être acquis à une analyse plus stricte, détaille-t-on au ministère.
Deuxième volet de cette réforme, la création d'un pôle d'expertise, coordonné par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et piloté par le Service des musées de France. Il associera également le Laboratoire de recherche des monuments historiques, le Centre interdisciplinaire de Conservation-Restauration du Patrimoine et le Mobilier national.
Ce pôle « déterminera les processus d'authentification réalisables avant l'entrée de certaines oeuvres dans les collections publiques » et mettra en oeuvre « des examens scientifiques, pour éclairer l'avis des membres des commissions d'acquisition », selon le ministère.
Le Conseil artistique des musées nationaux, auquel sont soumis les dossiers d'acquisition au dessus d'un certain montant (variable selon le type d'oeuvre ou d'objet), aura un « rôle plus stratégique. » Il traitera moins de dossiers pour se concentrer sur les plus importants. En outre, sa composition sera modifiée, avec l'entrée de membres du C2RMF, et son périmètre « s'étendra désormais aux acquisitions du Musée National d'Art Moderne » du Centre Pompidou.
Le rapport a été communiqué à la justice pour les besoins de l'enquête en cours et ne sera pas rendu public.
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Des règles d'acquisition plus strictes pour les musées nationaux
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Abonnez-vous dès 1 €Chaise de François II Folliot faisant partie d'un ensemble de mobilier livré en 1781 destiné au Belvédère du Petit Trianon. Cet unique exemplaire est exposé dans le salon de compagnie du château du Petit Trianon © Photo Starus - 2013 - Licence CC BY-SA 3.0