Le Rhodia - Après deux ans de travaux, le Musée Bourdelle a rouvert ses portes, doté d’un restaurant, Le Rhodia, qui en complète très agréablement la visite.
Pour y accéder, il faut longer, au premier étage du bâtiment des ateliers, la galerie ornée de reliefs et de bustes en bronze d’Antoine Bourdelle, qui dialoguent avec les chaises et les tables minimalistes en acier (bandes rectangulaires et tubes ronds) des Bouroullec. Baptisé du nom de la fille du sculpteur, le restaurant prend place dans l’ancien appartement occupé par Rhodia et son mari, Michel Dufet. Le gendre de Bourdelle conçut en 1947 l’aménagement de cet ancien atelier en duplex avec vue sur le jardin. La partie privée était nichée en mezzanine, comme un décor dissimulé dans les cintres d’un théâtre, et l’on aperçoit aujourd’hui, à travers un hublot, l’escalier y conduisant. Le lieu fait penser à une maison de poupée qui aurait été dessinée par un architecte de la marine. La rénovation, menée par le studio de design et d’architecture Same associé à la designer graphique Alizée Freudenthal, privilégie la simplicité et la fraîcheur. La lumière entre à flots par les verrières, emplit de transparence le haut volume de la pièce et inonde ses murs jaune pâle. Les lignes et les matières intemporelles (pierre, bois, céramique) du mobilier, notamment les chaises brutalistes du Finlandais Olavi Hänninen, se marient avec les suspensions gracieuses de Céline Wright, et se conjuguent à merveille pour créer une atmosphère très épurée. La carte a été confiée au « food-trotter » Jean-René Chassignol, un chef émérite passé par les restaurants de Pascal Barbot et Jean-Pierre Vigato, qui défend une approche responsable de son métier. D’inspiration sud-américaine, sa cuisine vive est éclatante de saveurs. Les empanadas, servis par deux, révèlent sous leur pâte dorée une farce mitonnée avec soin (à la viande ou aux légumes) ; l’houmous mexicain, servi avec des légumes rôtis parsemés d’herbes, est tonique et parfumé. Brioche parfumée à la rose, gâteau aux pommes à la crème d’amande, riz au lait et à l’orange confite : les desserts s’annoncent irrésistibles et on se laisse donc tenter par un flan « ultra onctueux à la fleur d’oranger » qui tient toutes ses promesses. Pomme sanguine, mûres des Andes, maracuya, les jus à la carte sont eux aussi étonnants. Par la verrière, on aperçoit la Vierge à l’offrande (1920) monumentale installée au milieu des bosquets, dans le jardin du musée. Comme un signe de paix et de beauté, en accord avec le moment.
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Déjeuner dans l’atelier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Déjeuner dans l’atelier