Perché au sommet de l’Institut du monde arabe, le nouveau restaurant Dar Mima tient ses promesses.
On est propulsé au dernier étage de l’Institut du monde arabe dans l’un des ascenseurs en verre du bâtiment conçu par Jean Nouvel, célèbre pour sa façade à moucharabiehs. Fermé pendant plusieurs mois pour travaux, le restaurant perché sur le toit a rouvert en janvier avec une nouvelle identité. Et une accroche narrative très médiatique : à l’origine du projet Dar Mima (« Chez Mima », diminutif de Fatima), l’acteur Jamel Debbouze souhaitait rendre hommage à sa mère. Un rêve concrétisé par sa rencontre avec Laurent de Gourcuff, le fondateur du groupe Paris Society, qui possède déjà plusieurs restaurants de musées dans la capitale. Une décoratrice d’intérieur connue (Laura Gonzales) s’est employée à mettre en scène une certaine idée de l’opulence moyen-orientale, en multipliant les détails et les matériaux précieux (porte d’entrée en bois clouté, marbre et marqueterie de bois, fresques peintes à la main sur feuille d’or, zelliges, tentures et moquettes épaisses, coussins, pompons…) tout en évitant les fautes de goût. Les banquettes et les fauteuils sont confortables, les miroirs, enchâssés dans le haut plafond en staff blanc et placés sur le mur du fond, démultiplient l’espace, qu’éclaire la lumière passant à travers les larges baies vitrées panoramiques.
À la carte, un choix de tajines et de couscous, mais aussi des plats de viande et de poissons (filets de daurade, coquelet grillé …). Le tzatziki, mélange de concombres et de sauce au yaourt, séduit dès l’entrée par sa fraîcheur et sa finesse. Tapissé de tranches de courgettes, carottes et navets à la cuisson parfaite, le dôme de semoule du couscous aux légumes arrive surmonté d’une onctueuse confiture d’oignons parsemée de raisins secs. Le tajine de keftas aux œufs cuit au feu de bois se relève d’une pointe pimentée d’harissa. Les portions sont généreuses, la vaisselle vernissée décline le thème oriental. Seul bémol, les prix assez élevés des desserts (autour de 14 €). Dommage, car cette cuisine roborative et épicée s’accompagne volontiers de douceurs (salade d’oranges à la cannelle, cornes de gazelle et autre pastilla à la crème de lait…).
Après avoir déjeuné à l’intérieur, on prendra, si la météo le permet, un thé vert sur la terrasse pour finir sur une note sucrée. Abritée de larges parasols et agrémentée de jardinières aromatiques, celle-ci joue à se prendre pour un paysage méditerranéen… en surplomb de la Seine, face à la rive droite. C’est assurément l’une des plus belles de la capitale, pour sa vue, son élégance et son calme, bercée par les chants arabes de la bande-son maison.
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Hospitalité arabe et vue panoramique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Hospitalité arabe et vue panoramique