Niché dans la cour de l’Hôtel de Caumont à Avignon, le restaurant Le Violette offre une halte paisible pour un déjeuner d’été.
À cinq minutes de la gare d’Avignon, la cour de la Collection Lambert offre à tout visiteur ébloui par l’été provençal le sentiment de pénétrer dans un havre de paix. Ce vaste préau pavé, à l’abri du vent et à l’ombre de platanes centenaires, relie l’Hôtel de Caumont et l’Hôtel de Montfaucon, réaménagés, qui accueillent les expositions. Le restaurant jouxte la librairie-boutique du musée, dont les larges verrières laissent deviner le grand choix d’ouvrages d’art et d’éditions d’artistes. On y trouve notamment le catalogue de la Collection Lambert, labellisée centre d’art d’intérêt national en 2021, qui réunit l’ensemble des œuvres rassemblées par le galeriste Yvon Lambert, marchand passionné actif des années 1960 aux années 2010. Cette « histoire intime de l’art » se feuillette agréablement à la terrasse ombragée du Violette.
Le Violette maintient un équilibre audacieux entre une cuisine aux accents du Sud (tomates anciennes et burrata, melon au chèvre, thon rouge et aubergines confites ou daurade royale et purée) et des plats d’inspiration exotique (salade de bœuf thaï, travers de porc aux épices, etc.). À chacun de voir s’il est plutôt saint-marcellin ou perles du Japon au lait de coco au moment du dessert – les deux options se défendent –, mais certains ne quittent pas la table sans avoir dégusté la compotée d’abricots servie avec sa glace au yaourt et son sablé. Tout est mitonné maison et les produits sont excellents.
L’atmosphère détendue de ce déjeuner, arrosé peut-être d’un verre de rosé, pourrait faire oublier que l’on est ici parmi les heureux du monde, dans un restaurant de province qui s’aligne sur les prix d’un bon bistrot parisien. Un petit luxe, donc, à savourer. Quant au couple en bronze poli placé dans la cour, une femme et un homme que relie un fil de laine rouge, il y a de fortes chances pour qu’il intrigue les tablées autour de vous. Un jeu de devinette au café échouera pourtant sans doute à trouver l’auteur de cette sculpture installée au pied des marches de l’Hôtel de Montfaucon. Il s’agit en effet d’une œuvre peu connue de Pascale Marthine Tayou (Tug of War, 2007), placée là à dessein par l’artiste camerounais, dont l’exposition occupe actuellement les deux étages de l’édifice.
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Accents du Sud et inspiration exotique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : Accents du Sud et inspiration exotique